Disclaimer : Aucun personnage ne m’appartient. Attention, cette fiction contiendra des scènes pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. Présence de slash, relation mettant en scène un couple d’homosexuel.


Vous êtes prévenu.



Chapitre 01




Il n’avait pas oublié. Depuis ces trois derniers mois, il n’avait pas oublié son cauchemar. Celui qu’ils avaient eu. Non, pas un cauchemar. Une vision du futur. Une mise en garde qui leur était destinée, à lui et à sa sentinelle.


Blair soupira en jetant un dernier coup d’œil à l’appartement. Il grava chaque détail, chaque objet, chaque couleur dans sa mémoire avant de finalement sortir. Il déglutit difficilement en fermant la porte à clef. Il la déposa ensuite sous le paillasson et fit quelques pas. Il partait.


Une fois installé dans sa voiture, il déposa son front contre le volant et expulsa tout l’air de ses poumons. Il en avait assez. A quoi bon continuer comme cela ? De toute façon… Tout avait changé maintenant. Tout ça parce qu’il n’avait pas su se tenir. Il avait perdu sa sentinelle et son foyer. Mais surtout Jim. Il l’avait perdu. Un tremblement le saisit. Puis un autre. Et encore un. Plus violent. Un gémissement plaintif le saisit. Un sanglot. Plus violent également. Des larmes.


Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pleuré ainsi. Trop longtemps. Ça faisait du bien de se laisser aller un peu… Ca lui permettait de se détendre… D’une certaine manière. Il resta ainsi de longues minutes avant de finalement tourner la clef de contact. Il devait partir. Maintenant. Sans cela il ne couperait jamais totalement les ponts avec sa sentinelle et il ne pourrait pas se remettre à vivre.


Il était sûr d’une chose maintenant, Jim ne pensait à lui que comme un ami. Il n’avait pas vu plus loin tandis que lui… Lui il l’aimait. Un nouveau sanglot le saisit et il tenta de le retenir en vain. Bon sang ce que ça faisait mal ! De se faire jeter ainsi… D’avoir vu dans ses yeux le dégout et le mépris… ça faisait vraiment trop mal pour être supportable.


Voilà maintenant une semaine que Blair avait révélé à son coéquipier ses sentiments mais la sentinelle l’avait rejeté et depuis… Il était froid avec son coéquipier. Plus de regard doux, juste du… mépris dans ses deux yeux bleus ciel.


La pluie se mit à tomber, ramenant le jeune homme à la réalité. Son cœur le brulait et il commençait à avoir froid. Il appuya sur la pédale d’accélération et, mettant ses peines et doutes de côtés, il partit loin de l’appartement.


A quoi bon continuer ainsi de toute manière ?



OOOoooOOO



Lorsque Jim arriva en bas de chez lui, il ne fit pas attention à la voiture noire rangée un peu plus loin. Ni à son occupant qui le fixait avec une tristesse mêlée de colère avec ses yeux bruns. Il pénétra dans l’ascenseur, une expression froide sur le visage. Il devait parler à Blair, lui expliquer qu’il ne pouvait pas être comme lui, que c’était hors de sa portée… Son regard devint de glace et il sortit de l’ascenseur. Mais avant même de rentrer dans l’appartement, il sut que Blair n’était pas là. Il n’entendait pas son battement de cœur… Il devait donc être sortit. Jim fronça un peu plus les sourcils et tourna la clef dans la serrure. Le déclic se produit et il pénétra finalement dans son appartement.


Il se figea.


Le vide. Ce fut la première chose qu’il remarqua. Puis ce fut l’absence des affaires de Blair qu’il remarqua. De glacées, ses yeux devinrent brouillées. Impossible. Il ne pouvait pas l’avoir laissé seul ainsi ! Il ne le lui pardonnerait pas ! Il s’avança jusqu’au canapé et ses yeux cherchèrent le moindre signe qui démentirait ce qu’il pressentait pourtant si violemment. Il ne pourrait pas survivre sans les conseils de Blair, ses attentions… C’était son meilleur ami en plus d’être son guide, il ne pouvait pas être parti sans lui avoir laissé le moindre petit mot !


Au bout de plusieurs minutes de recherches infructueuses, Jim se laissa tomber sur le canapé, encore trop abasourdi pour réagir autrement. Il l’avait laissé. Il n’avait pas le droit !


Mais très rapidement, il se rendit compte qu’il avait tort. Si Blair était parti, c’était de sa faute à lui, car il n’avait pas pris en compte les sentiments de son guide… Il était un idiot… Mais peut-être qu’après tout, c’était mieux ainsi. Même si pour une raison qu’il ne comprenait pas, son cœur lui disait que ce n’était peut-être pas si bien que ça. Non ! Il n’avait pas le droit de penser ainsi ! Sans Blair… Lui n’était plus rien, il le sentait au plus profond de son être… Blair était avant tout son meilleur ami, il devait au moins lui expliquer son geste !


D’un rapide geste de la main, il attrapa le téléphone et composa le numéro de son Guide. Il tomba aussitôt sur sa messagerie. Il avait du éteindre son portable… Soupirant d’exaspération, l’inspecteur composa finalement le numéro du capitaine Banks. Celui-ci répondit au bout de quelques secondes seulement.


- Banks à l’appareil.


- Simon, c’est Jim, où est Blair ?


Jim entendit son patron et ami soupirer derrière son téléphone.


- A ton avis Jim ? Où est-il allé selon toi ?


- Je… ne sais pas…


- Moi je vais te le dire où est-ce qu’il est parti. Loin de toi ! Et je ne te dirais pas où ! Est-ce que tu te rends compte de ce que tu lui as fait subir ces derniers temps ? A sa place, j’aurais craqué bien avant !


Jim resta silencieux, se rappelant bien malgré lui son attitude de ces derniers jours, ses regards de dégout et de mépris voire même de haine. Il soupira et tenta tout de même de plaider sa cause :


- Mais je…


- JIM ! Cria Banks, Bordel tu es autant mon ami que lui maintenant ! Et tout ce que tu as trouvé à faire pour ce pauvre gosse, c’est de le faire souffrir en lui envoyant des regards haineux ! Il a démissionné maintenant et il est parti. Point final.


- Je suis désolé, murmura le policier, son regard se perdant dans le vide.


- Ce n’est pas à moi que tu dois t’excuser. Maintenant j’ai du travail.


Banks raccrocha violemment et Jim resta avec le combiné près de l’oreille, le cerveau paralysé. Blair avait démissionné. Il était parti. Totalement.


Pour la première fois depuis de nombreuses années maintenant, Jim dormit seul dans son appartement ou du moins il essaya.




***


Une semaine s’était maintenant écoulée et Jim était de plus en plus mal. Quelque chose clochait chez lui. Il s’énervait pour un rien et perdait de plus en plus souvent le contrôle de ses sens. Rien n’allait plus.


- ELLISON ! DANS MON BUREAU ! TOUT DE SUITE !


L’inspecteur soupira et se leva sous les regards désolés de ses collègues. Il allait encore passer un sale quart d’heure. Mais avant d’atteindre la porte du bureau de son capitaine, une sensation de vide le saisit violemment. Ecarquillant les yeux, il posa une main sur son cœur et se rattrapa au mur près de lui. Cette sensation… Il frissonna et ferma les yeux, cherchant à se concentrer sur elle. De la douleur… De la peur…


Blair, murmura son cœur, au plus profond de lui.


Il fronça les sourcils mais la sensation disparut bientôt. Il resta contre le mur, le souffle rapide. Quelque chose n’allait pas.



OOOoooOOO



Blair sortait de son nouvel appartement, sa mallette de cour en main. Il faisait beau ce jour là et le soleil tapait doucement sur l’immeuble blanc dans lequel il logeait. Inspirant profondément, il avança jusqu’à sa voiture et tourna les clefs dans la serrure. Mais tandis qu’il ouvrait la portière, une main se positionna devant sa bouche et un bras lui encercla le cou.


Mais depuis qu’il avait fait l’école de police, Blair savait comment se dépêtrer rapidement de ce genre de situation. Il se recula violemment en arrière et assena un coup de tête dans le menton de son ennemi. Le plus rapidement possible, il donna un coup de coude dans les côtes de son oppresseur et se dégagea. Il s’éloignait d’un pas rapide lorsque la main de son ennemi lui attrapa les cheveux qu’elle tira violemment en arrière. Le jeune homme gémit et se retrouva plaqué contre la portière de son véhicule, la tête écrasée contre le métal froid et un bras tordu dans le dos. Il se crispa et tenta une nouvelle fois de se dégager, en pure perte.


- Ne bouge plus, entendit-il près de son oreille.


- Qui… êtes-vous ? Murmura le jeune homme, tentant malgré tout de se soustraire à la poigne de son ennemi.


- Quelqu’un qui te veux du bien, malgré ce que tu as l’air de penser. Maintenant….


Blair écarquilla les yeux. L’homme remontait son bras de plus en plus haut dans son dos. Ça tirait… et ça brûlait… Le Guide se débattit mais son opposant était bien plus fort que lui. Il continua à tirer sur son bras et Blair se mordit violemment la lèvre pour ne pas crier de douleur… Mais aussi de peur.


- Piti...é…. Stoopp… ça fait... mal ! Arrêtez ! Hurla finalement le jeune homme sous l’emprise de la douleur.


Dans un craquement sinistre, l’épaule du Guide fut déboîtée et un hurlement plus violent que les autres fut étouffé par la main de l’inconnu. Celui-ci laissa à sa victime quelques secondes de repos avant de murmurer, de nouveau tout près de son oreille :


- Pardon pour cet acte, je devais néanmoins le faire.


Blair eut un petit sanglot de douleur et demanda, une larme coulant le long de sa joue :


- Que…ghhh…. Pour… quoi ?


- Pour que ta Sentinelle sente ta douleur.


Blair eut un sursaut involontaire et chercha à voir le visage de son opposant mais il ne pouvait pas bouger sa tête comme il l’aurait voulu.


- Maintenant, bonne nuit, entendit le jeune policier avant de sombrer dans l’inconscience en sentant une douleur fulgurante sur la nuque.


Qu’est ce qui a bien pu arriver à notre pauvre Blair ? Et qui est cet homme qui s’en prend à lui ?