Encore une longue nuit de non sommeil. Une longue nuit de réflexion infructueuse, d’hypothèses sans fondement et de prise de tête interminable. Mais à quoi bon ?! Autant dormir, mais non… Impossible, Morphée le fuyait.
Yukito… soupira-t-il les yeux dérivant vers l’astre lunaire. Je ne sais pas quoi faire…
Tu devrais déjà dormir Toya, on a cours de sport demain matin.
Le brun sursauta, tout à ses pensées il avait oublié la présence de l’autre. Yué ayant permuté immédiatement après la fin de leur discussion, le jeune homme avait alors dû prétendre à une crise de somnambulisme de la part de son ami. La pâleur qu’il avait alors affichée était vraiment terrifiante, différente de l’ancienne mais tout aussi inquiétante.
Tu as sûrement raison, d’ailleurs tu te sens bien ? Tu es de nouveau pâle ses derniers temps… repris Toya y voyant une chance d’aborder le sujet en toute discrétion.
Je… rien de grave je t’assure…
Sûr ?
E-évidemment pourquoi te mentirais-je ? demanda-t-il la voix quelque peu chevrotante.
Hum… j’en sais rien, mais j’ai quand même pas envi de te croire…
Ok… c’est juste que certaines choses ne sont pas telles que je les avais vues. Contant ?! Maintenant dormons.
Il n’aurait même pas eu besoin de lui dire que Toya se serait tus. L’annonce avait été violente, Yukito devait vraiment être à bout pour parler sur ce ton. Et ce qu’il avait dit… Avait-il surpris ses regards et n’osait pas le repousser parce qu’il était son ami ? Ou qu’il lui devait la vie ? Quoi qu’il en soit, comment le secourir si c’était sa présence même qui le mettait dans cet état ?
Les jours suivants s’annonçaient difficiles…
Le lendemain matin, après un sommeil quelque peu tourmenté, Toya se réveilla aux aurores, alerté par des bruits de pas discret.
Yukito ? C’est toi ? demanda-t-il encore plein de sommeil.
Un long doigt fin se posa sur ses lèvres, lui intiment le silence.
Chut, Sakura dors encore, il est très tôt. Lui répondit une voix sortie des ténèbres.
Raison de plus, rendors-toi.
Non, je dois y aller, j’ai assez abusé de votre hospitalité, et je n’ai pas mon uniforme.
Je peux t’en prêté un…
Toya n’insiste pas s’il te plais, être trop gentil d’arrange rien. L’interrompis Yukito dont le visage lui était toujours caché par l’obscurité.
Désolé…
La pression sur ses lèvres s’était envolée, et il entendit à peine le bruit feutré de la porte avant que tout retombe dans le silence. Le doute n’était plus permis, il savait… Et il ne partageait pas vraiment son inclination… Comment l’aidé maintenant ? Il n’en avait pas la moindre idée…
Grand-frère, où est Yukito ?
Grmm… Parti…
Que te voulais quoi Yué ?
Humph…rien…
Elle bougonna quelque chose à propos de la bouderie de son monstre de grand frère qui faisait des cachotteries, et même que Yukito il était d’accord avec elle.
Yukito est d’accord avec quoi exactement ?
Tiens ça t’intéresse maintenant ce que je raconte ? se renfrogna la petite fille.
Tes hurlements m’intriguent petit monstre.
JE NE SUIS PAS UN MONSTREUUUH !!!!
Et elle s’en fut dans sa chambre, laissant son frère sans réponse. Il faudrait lui redemander plus tard, sa demi-portion de sœur était proche de Yué, et donc croisait souvent le Yukito que lui ne pouvait voir, et ils se disaient des choses qu’il ne pouvait entendre.
Sakuraaaa, l’appela-t-il d’une voix enjôleuse.
Pas de réponse… Deuxième essai.
Tu veux quoi pour le dessert de ce soir ?
La porte s’ouvrit à la volée, et il du esquiver pour ne pas finir défiguré.
Pudding !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ok.
Et le brun tourna les talons, comptant mentalement. 1…2…et…
Attends ! C’est suspect, pourquoi tu demandes mon avis ? se méfit-elle les sourcils froncés.
Mais pour faire plaisir à ma petite sœur adorée bien sur.
Ne te moque pas de moi !
Décidément c’était trop facile, ce petit monstre était si facilement influençable. Mouhahaha.
Ok… soupira-t-il faussement résigné. Je me demandais, si Yukito t’avais parlé de quelque chose…
Le petite resta silencieuse un moment, semblant hésiter. Puis se sembla se décider, et l’attrapa par la manche.
D’accord je vais te parler, mais tu feras aussi des beignets de crevettes…
Je t’écoute.
Le silence régna à nouveau dans le couloir des Kinomoto, et celui-ci faisait croître l’impatience de l’aîné. Sa petite sœur du le sentir, car elle fit un signe de la main pour le calmer.
Je ne peux pas tout dire, j’ai promis, donc je dois réfléchir, laisse moi jusqu’à ce soir. On verra si le repas est bon.
La journée allait vraiment être très longue…