Auteur : Jaïga
Email : urajaiga@msn.com
Motus et bouche... décousue ?
Alcief referma la lourde porte de ses appartements avec un soupir las. Une lumière laiteuse et pâle ébauchait les ombres de la pièce, provenant des dalles blanches de son balcon que la lune éclairait. De larges bandes d'étoffes rares, suspendues devant la fenêtre en guise de séparations, ondulaient avec grâce dans la brise nocturne.
Passant une main lasse dans ses courts cheveux blonds, Alcief ôta l'étole bleue piquetée d'or qui entourait son cou et l'enroula précieusement pour la ranger dans un tiroir. Puis, il entreprit d'ôter la broche qui retenait les plis compliqués de la longue toge qui le vêtait.
Il détestait ces habits d'apparats, encombrants et compliqués, qu'il ne pouvait même pas vêtir seul tant ils demandaient d'arrangement sophistiqués pour ne pas ressembler à un vieux drap enroulé à la va-vite. Chaque replis devait être étudié avec soin pour dévoiler ou non certaines parties de son corps, lui donner cet air de perfection irréelle qui éblouissait les convives.
Et dire qu'il n'était que le conseiller du prince héritier...
A gestes fatigués, il s'approcha d'un meuble pour y chercher des vêtements de nuit plus confortables.
Ses appartements étaient vastes et somptueux, tel qu'on devait l'attendre de la demeure d'une personne de son rang. Pourtant, tout le faste de la pièce avait soigneusement été englouti par une ambiance studieuse. Des rouleaux et des livres s'empilaient dans chaque recoins, des cartes mal rangées débordaient sur les tables, des pots d'encre et du matériel d'écriture trainaient dans chaque espace vide et parfois même sur le sol.
Alcief était ainsi. On l'avait éduqué de manière à ce que le travail et l'étude comptent plus pour lui que n'importe quoi d'autre, à négliger les fortunes physiques pour préférer les richesses de l'esprit. Un lavage de crâne débuté dès sa plus tendre enfance, qui avait rapidement porté ses fruits. Mais on ne pouvait pas négliger l'éducation du conseiller du prince, n'est ce pas ? Car Alcief était une arme redoutable pour le royaume, qu'il avait fallu affuter pour la rendre mortelle. Les pays voisins auraient cédé des villes entières pour posséder un homme tel que lui.
Un être qui ne pouvait pas mentir...
Alcief ne se souvenait plus de quand exactement est-ce que l'on avait réalisé son don étrange. Quand il était tout petit, en remarquant qu'il était incapable de garder le moindre secret, et d'inventer toutes ces histoires propres aux enfants ? Plus tard, lorsqu'il avait livré involontairement quelque chose qui n'aurait pas dû se savoir ?
Depuis ses plus lointains souvenirs, il avait toujours été au palais à apprendre par coeur des tonnes et des tonnes de livres sur tous les sujets imaginables. Il devait tout connaitre, être incollable, savoir constamment jongler avec ses connaissances diverses pour être capable de donner les meilleures solutions possibles. Trahir le royaume ? Manipuler l'héritier pour servir son intérêt personnel ? Alcief était incapable de dire un mensonge, c'était à peine s'il pouvait mentir par omission ou faire des paraphrases. Il suffisait de lui poser une question pour que la réponse fuse aussitôt. Il avait beau essayer, se concentrer, élaborer le mensonge dans son crâne... sa bouche ne suivait jamais et c'était tout l'inverse de ce qu'il pensait qui jaillissait, la vérité nue, sans fioritures.
Bien sur, c'était une arme à double tranchant. S'il ne pouvait pas avoir de secret pour son prince, il en était de même pour tous leurs ennemis. Aussi, il vivait au même étage du palais que les gens plus hauts placés du royaume, juste en dessous des chambres royales, ou ne quittait que très rarement le palais, et jamais sans une escorte digne des plus grands trésors du pays. Sa sécurité était primordiale, pour celle du royaume.
Sa tunique tomba au sol dans un chuintement, dévoilant son corps nu et pâle qu'il s'empressa de cacher dans un pagne de toile légère.
Même durant les fêtes royales, ses conversations étaient surveillées et il était placé à la table du prince, pour n'être en relation qu'avec des personnes de confiances. Mais il espionnait autant qu'on l'espionnait, et il était capable, de part son don étrange, de restituer avec précision chaque parole qui avait été échangée devant lui, sans jamais se tromper. Cela lui permettait souvent de refaire avec le prince le déroulement de la soirée, analyser précisément ce qui s'y était dit, et ce que cela impliquait.
Mais plus tard, songea-t-il en étouffant un bâillement. Il se sentait épuisé, et n'avait pu s'empêcher de le révéler durant le repas, si bien que le prince l'avait aussitôt renvoyé dans ses appartements, prétextant que la soirée touchait de toute manière à sa fin. Alcief lui en était infiniment reconnaissant, et se retourna en jetant un regard presque amoureux à son lit.
Un
cliquetis le fit tout à coup sursauter et il se retourna vivement,
le cœur battant. Un visiteur, à cette heure
? Et sans frapper ?
Il se recula par instinct, se cachant dans l'ombre de la pièce,
observant la porte d'un air
inquiet.
Il ne cacha pas sa
surprise quand la tignasse ébouriffée du prince Lahan apparut dans
l'embrasure de la porte.
- Alcief ? Tu es déjà couché ?
Les
yeux écarquillés, le conseiller sorti de sa cachette, approchant de
l'entrée en remerciant tous les dieux qu'il
fasse nuit. La
rougeur de ses joues ne serait pas visible sur son visage.
-
Non, je suis ici...
Le prince entra entièrement, et referma la
porte derrière lui en esquissant un léger sourire. Il portait
encore sa
tenue d'apparat, une toge accrochée sur l'une de ses
épaules qui dévoilait une très large partie de son torse
séduisant.
Une tiare dorée brillait dans ses cheveux sombres, qui prenait dans
la pénombre des éclats
bleutés.
Autant
dire que cette visite nocturne était plus que troublante, telle une
apparition divine. Excepté
peut-être que les dieux n'étaient
pas entourés par une lourde effluve d'alcool ?
- Tu sembles ivre,
mon prince, soupira Alcief en s'approchant de lui. Tes appartements
sont plus haut, l'as-tu
oublié ?
Son franc parler était une
conséquence directe de son don étrange. Ses pensées non plus ne
pouvaient garder aucun secret, et il disait constamment ce qu'il
pensait, parfois à son plus grand désespoir. Il ne comptait plus le
nombre de serviteurs, de cuisiniers ou d'hôtes qu'il avait offensé
en leur révélant inconsciemment ce qu’il pensait de leurs
services, de leurs plats ou de leur façon de recevoir. C’était
aussi l’une des raisons pour laquelle on le mettait toujours à
table avec le prince, garantissant à ce dernier un service frôlant
la perfection, puisque son conseiller ne pouvait s’empêcher de
relever les moindres petits défauts.
- Non, je suis parfaitement
sobre, rétorqua Lahan avec un regard étonnamment sérieux. Et je
sais pourquoi je suis
ici. Tout autant que toi.
Le conseiller
se sentit frémir. Oui, il savait bien que le prince n’avait pas bu
beaucoup, en sa présence du moins.
Mais il était parti avant la
fin de la fête, et l’alcool coulait toujours malgré l’heure
tardive… Ca l’aurait
bien
arrangé que le prince soit ivre. Il avait cru pouvoir échapper
encore quelques jours à cette
conversation.
Alcief resta
planté face à son futur souverain, croisant les bras d’un air un
peu gêné. Il était à peine vêtu et se tenait devant l’héritier
en tenue d’apparat…
Oh, bien sûr, il l’avait déjà vu
bien moins habillé que cela. Ils avaient été élevé
ensemble, pour qu’un lien
indéfectible se tisse entre eux, et
avaient quasiment tout partagé depuis la naissance. Ils étaient les
meilleurs amis du monde, avaient d’ailleurs quasiment le même âge,
et avaient célébré leur sortie de l’adolescence exactement le
même jour, dans une cérémonie commune. C’était d’ailleurs au
cours de cette journée fatidique, qui avait eu lieu quelques jours
plus tôt, que Lahan l’avait pris à parti pour une conversation
qui n’avait cessé depuis de le hanter.
- Il est tard, mon
prince. Tu devrais rentrer et prendre du repos. La journée de demain
sera…
- Je
ne partirais pas, Alcief, le coupa le prince d’un ton sans
appel.
Il paraissait terriblement intimidant dans ses riches
vêtements, un sabre serti de joyaux pendant à son flanc et
des
bracelets brillant autour de ses bras musclés. Le prince Lahan
faisait la fierté du royaume grâce à ses
talents physiques et
son adresse à l’escrime, tout comme l’éducation parfaite
d’Alcief faisait la gloire des
académies du pays. Les deux
amis avaient été élevé pour devenir parfaitement complémentaires.
Un peu trop, peut-être.
- Et de toute manière… souffla le
prince en s’approchant de lui, sa belle voix grave faisant frémir
son ami. Tu
sais qu’il ne tient qu’à toi de me faire
partir…
Alcief se sentit trembler de la tête aux pieds, et
détourna vivement le regard. Il avait tant redouté cet instant...
Le moment où Lahan perdrait patience et viendrait lui demander des
comptes en face, en tête à tête...
Depuis
quand est-ce que le corps du prince affolait autant le sien ? Depuis
quand avait-il rougi devant ses muscles, frémi au son de sa voix,
lui qui était si pâle et fluet, perpétuellement penché sur ses
livres ?
Il ne savait plus vraiment. Mais jamais, jusqu’à la
cérémonie de l’autre jour, il n’aurait pu imaginer que cette
attirance puisse être réciproque.
Il resta immobile jusqu’à
ce que Lahan soit tout près de lui, son regard bleu cherchant en
vain à croiser le sien.
Le visage droit du prince s’adoucit
légèrement, se fit plus tendre et amical. Lentement, il lui releva
le menton et
le força à le regarder. Alcief ne fit rien pour
l’en empêcher, les yeux brillant de gêne et les joues en feu. Il
ne
savait quoi répondre, s’embrouillait dans ses propres
pensées.
Cacher son attirance pour Lahan avait été l’une des
épreuves les plus difficile
de sa vie. Comment taire ses
sentiments quand on était incapable
de garder un secret ? Il avait de la chance que le prince soit
habitué à ses
déclarations franches et parfois très directes.
Ainsi, les observations du jeune conseiller sur la beauté de la
musculature, de l’héritier, sa prestance, son charisme
irrésistibles, étaient passées presque inaperçues, des remarques
innocentes parmi un millier d’autre.
La seule chose qu’il
pouvait faire, c’était mentir par omission. Changer vite de sujet
quand la discussion
l’incommodait, faire comme s’il était
absorbé dans une lecture pour ne pas répondre à une question
gênante. Il lui avait fallu du temps pour apprendre à se maîtriser,
mais c’était le seul moyen pour lui de garder personnel quelques
tous petits secrets, au moins pour quelques temps, avant que la
vérité ne fuse inconsciemment de sa propre bouche.
D’un geste
souple, Lahan l’attrapa par la taille pour presser son corps frêle
contre le sien. Alcief échappa
un
hoquet de surprise,
et se retrouva tout à coup entouré par sa chaleur, inondé par une
odeur d’alcool qui s’effaça
pourtant bien vite, remplacée
par le parfum entêtant de la peau du prince. Son torse nu était
collé contre celui de
son compagnon, et il se sentit virer au
rouge écarlate, dans l’obscurité de la pièce.
- Tu me fuis
depuis trop longtemps, souffla doucement Lahan contre son oreille.
A
chaque fois que je veux t’en
parler, tu trouves le moyen de
m’éviter. C’est la première fois que tu essayes
de me cacher quelque chose…
La gorge nouée, Alcief resta
silencieux, tentant de calmer les battements effrénés de son cœur.
Bien sûr qu’il
essayait de le lui cacher. Comment pouvait-on
décemment avouer son attirance à l’unique héritier mâle du
trône ?
- Alcief... répond-moi... chuchota encore le prince,
avec tendresse. Est-ce que tu m'aimes aussi.... ?
Le jeune conseiller hoqueta, déboussolé par cette simple question, qui formulait en quelques mots tout ce qui le hantait depuis des jours. Depuis que Lahan l'avait entrainé derrière les colonnades du temple, peu après la tombée de la nuit, alors que tout le royaume festoyait pour célébrer l'entrée de l'héritier dans l'âge adulte. Depuis que le prince n'avait plus été capable de taire le secret de ses sentiments.
Il voulut se mordre la langue, s'enfuir à toute jambe ou être capable de le repousser, là, maintenant, sur le champ. La réponse était facile, pourtant. Il lui suffisait d'ouvrir la bouche et d'articuler un "non", sentir sa langue se presser sur son palais pour former la consonne, l'air monter dans sa gorge pour créer le son.
- Oui.... lâcha-t-il d'une voix maladroite, semblant tout à coup au bord des larmes.
Le sourire qu'esquissa Lahan brisa son coeur en miettes, tant il était doux et beau. Il était quasiment persuadé que le prince savait déjà que leur amour était réciproque. Ils se connaissaient si bien, avaient partagés tellement de choses... Leur amitié fusionnelles avait déjà fait parler bien des langues dans le palais. Mais Lahan avait toujours été très joueur, aimant plus que tout le faire rougir et le mettre mal à l'aise.
Et Alcief devait avouer.... qu'il était sans doute mieux d'entendre dire ces choses là.
- Je... t'aime aussi.... bredouilla-t-il faiblement, avant que les lèvres de son compagnon ne lui viennent en aide en capturant les siennes pour un langoureux baiser.
Le conseiller sentit ses jambes flageoler, et s'il resta debout, ce fut uniquement grâce au prince qui le maintint fermement contre lui.
Il avait beau avoir lu des centaines de livres de médecines, presque autant de romans sentimentaux, entendu des milliers de ragots dans l'enceinte du palais... il n'aurait jamais imaginé qu'embrasser quelqu'un puisse être aussi intense. Son corps était parcouru de frissons délicieux, sa tête, toujours trop pleine, se changeait en nuage cotonneux. Une colonie de fourmis picotait ses entrailles et faisait chauffer ses reins, le rendant aussi mou qu'un coussin de plume.
Il ne réalisa qu'il haletait que lorsque Lahan rompit doucement le baiser, sa bouche effleurant un instant la sienne, leurs deux souffles s'entremêlant.
- Alcief... je suis tellement heureux... murmura-t-il doucement, refermant les paupières presque aussitôt après les avoir ouvertes. J'ai cru que tu ne me répondrais jamais...
- Moi aussi.... je suis heureux... bégaya son compagnon, incapable une fois de plus de garder ce sentiment secret.
Le prince en fut attendri, et captura son visage entre ses mains pour l'embrasser de nouveau.
Ce nouveau baiser fut beaucoup plus ardent, torride et passionné. Le corps de Lahan se coula jalousement contre le sien, leurs deux coeurs battant à tout rompre, et à gestes hésitants, Alcief tâtonna sur son épaule jusqu'à trouver la broche qui retenait sa tunique, pour la défaire maladroitement. Il semblait au jeune conseiller que la bouche de son camarade était beaucoup plus assuré que la sienne. Est-ce que l'amour lui donnait des ailes, ou s'était-il déjà entrainé sur quelqu'un ? La jalousie point rapidement dans son esprit, mais fut balayée tout aussi vite quand la langue avide du prince s'engouffra dans sa bouche, mettant temporairement son cerveau en pause.
Il ne reprit conscience que lorsque leurs deux corps basculèrent sur un matelas moelleux, au milieu des coussins de soies et des étoffes. Les mains de Lahan avaient quitté sa nuque et courraient partout sur lui, le rendant ivre de sensations nouvelles, lui faisant prendre conscience de points sensibles sur son corps qu'il ne soupçonnait même pas. A quel moment exactement la bouche du prince se mêla-t-elle à ses doigts agiles ? Alcief étai trop étourdit pour s'en rappeler.
Il voulut protester, s'offusquer, dire qu'ils allaient bien trop vite, que la fête continuait encore et qu'on allait s'inquiéter de l'absence de l'héritier... son coeur parla autrement et il avoua à la place à quel point il aimait le sentir faire tout cela, choqué par sa propre indécence.
Mais c'était juste trop bon. Terriblement gênant, certes, mais trop bon. Il ne se gêna d'ailleurs pas pour le lui répéter, encore et encore, d'une voix chargée de désir qui se mua bien vite en gémissements, faisant sourire Lahan contre la peau de son ventre.
Et pourtant, il n'avait encore rien vu.... Il allait avoir bien du mal à changer de sujet si on lui demandait ce qu'étaient ces bleus qui recouvraient son corps. Autant de suçon que lui avait laissé son fougueux amant, emporté par la passion, cherchant à le rendre fou de plaisir.
Mais pour l'heure, il n'y pensait pas. Il était même à des lieux des préoccupations physiques, de ses problèmes de mensonges et des secrets, des histoires de la cours et de ses nombreuses études.
Non, il ne pensait plus qu'à une chose, Lahan et son beau visage, Lahan et sa douceur, son corps si chaud en train de ne faire plus qu'un avec le sien, dans le silence et l'intimité de la nuit. C'était incroyablement bon de le sentir pulser aux creux de ses reins, se frayer un chemin entre ses cuisses, allez et venir dans un rythme aussi tendre qu'endiablé. Son odeur entêtante recouvrait complètement la sienne, ses mains s'agrippaient fébrilement à son dos en sueur, sentant ses muscles puissant rouler à chaque mouvement de ses hanches.
Leurs deux corps communiaient, ne faisaient plus qu'un, plus que jamais complémentaires. Ils se mêlaient en toute sincérité, sur la même longueur d'onde. Et pour une fois, Alcief n'était plus le seul à ne pas pouvoir mentir. Un corps comblé est incapable de garder secret le plaisir qu'il ressent.
Un rayon d'aube le réveilla, chatouillant son museau endormi. Ses cils blonds papillonnèrent un instant avant de s'ouvrir, et il bâilla longuement. Son lit rond, d'ordinaire recouvert de soieries soigneusement agencées par les femmes de chambre, seul havre de luxe et de beauté dans ses appartements trop studieux, ressemblait à présent à un champ de guerre. Dans un enchevêtrement de draps, de bras et de jambes, parfois agrémentés de quelques coussins, Alcief et Lahan étaient lovés l'un dans les bras de l'autre, avec des sourires béats.
Le conseiller sentait son corps étrangement lourd et détendu, un peu douloureux à certains endroits. Il redressa pourtant la tête pour contempler le prince, qui ouvrit un œil mutin, malgré son visage fatigué. Au pied du lit, toges et bijoux s'entassaient pêle-mêle, tombés là où des mains fébriles les avaient arrachés.
Des doigts frais remontèrent le long de la colonne d'Alcief, le faisant frémir et rougir en même temps.
- Bien dormi... ? susurra la voix suave et enrouée de son amant, tout contre son oreille.
Avec une moue adorable, le conseiller voulut le taquiner et prétexter qu'il avait affreusement mal dormi, juste pour le faire culpabiliser.
- Parfaitement bien... avoua-t-il sans même le réaliser, trahi comme d'habitude par sa propre langue.
Merci d'avoir lu !