Un papillon au pays des dragons.





Disclaimer : Tout est n’a moi, on ne touche pas, mais je pense que vous aurez comprit nan. Enfin, à moi et à Mandkora Malebolgia.

Rating : M (enfin, plus avant un moment)

Note : Pas grand-chose à dire, mis à part l’absence de Rewiew snif

La fic liée est toujours dispo là.

http : // www. fictionpress. com/s/2605833/1/Le_Clan_des_Tigres

Et les dessins là :

http : // .com/ gallery/#Dragons-and-Tigers

Voili voilou, finito. +

Merci : Aceituna (ma bêtaaaaaaaaaa, qui la pauvre, à bien du travail) A ma co-posteuse, Mandkora Malebolgia (bah vi encore ) et à touuuuuut ceux qui veulent bien me lire.



Chapitre 6



Il pleuvait... Une pluie de début d’été... c’était un orage même, vu les fortes chaleurs de ces derniers jours... Sakuya était devant la fenêtre, et regardait dehors.

« La pluie » Murmura-t-il. « Quand je suis parti, il pleuvait... à chaque fois... quand tu es parti aussi... » Il était songeur... La pluie... Ou le changement... A chaque fois, elle accompagnait quelque chose de spécial. Coïncidence ? Qui sait...

Il changea de regard pour voir son reflet. Il passa ses doigts sur la marque de sa joue. Ça faisait trois jours que la balle avait frôlé sa peau... La marque avait pratiquement disparu, probablement grâce à la crème. Il y eut un coup de tonnerre qui éclaira le ciel obscurcit par les nuages. Perdu dans ses pensées, il entendit vaguement le bruit de la sonnette, n’y prétend pas attention. Cependant, il sortit de sa rêverie lorsqu’il entendit un cri qui résonna dans toute la maison. Cri typiquement féminin du genre « Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ». Il soupira et se retourna pour se diriger vers la source mais se stoppa net à quelques pas de la porte. Deux hommes, les gardiens de la demeure, portaient un corps complètement trempé et rouge de sang, les vêtements déchirés.

« Masato !! » Se fut au tour de Sakuya de crier. Il se précipita sur le jeune homme mal en point. « Emmenez-le dans ma chambre. » Dit-il en montrant le chemin, courant presque. Les deux hommes le portèrent et le posèrent sur le lit. Saku demanda à Keiko de ramener de l’eau tiède et se pencha sur le jeune homme en le regardant. « Je dois appeler Kawasaki-Sama. » Il voulut se redresser mais une main visqueuse et froide le rattrapa par le poignet, le rougissant de sang.

« Non....non.....Pi....tié.... » Il avait du mal à parler. « P....Pas...père....Ni....mé...méde...cin... » Le prostitué le regarda interloqué. Il allait se faire tuer s’il ne disait rien. Mais peu importait en fait. S’il était venu ici c’est qu’il avait confiance en lui, et il ne le trahirait pas, même si lui-même ne faisait confiance à personne.

« Bon... » Le garçon avait sombrait de nouveau dans l’inconscience et lâcha le bras du prostitué.

« Maîtresse... Que faisons-nous ?... » Keiko était assise à cotés de sa bassine remplit d’eau, le visage blanc et anxieux.

« Et bien on va le soigner... » Il commença alors à enlever comme il le pouvait les vêtements mouillés. Seulement, ils lui collaient à la peau et ce n’était pas simple à ôter. « Keiko, va me chercher une paire de ciseaux, une aiguille, du fil et quelqu’un qui sache coudre. » La servante partie alors en courant et revint quelques minutes plus tard avec le tout. Sakuya prit la paire de ciseaux et coupa directement les affaires, le mettant à nu pour constater les dégâts. Keiko étouffa un cri d’effroi. « Keiko, sort s’il te plaît. » Elle ne servait pas à grand-chose sauf à gêner. Elle s’exécuta rapidement et le prostitué prit un linge, le trempant dans l’eau et entreprit de nettoyer le corps meurtri. Le jeune Kawasaki gémissait parfois faiblement de douleur quand il passait en insistant un peu trop sur une plaie. Au fur et à mesure qu’il nettoyait tout, on pouvait voir plusieurs coups, des entailles diverses mais surtout des entailles en formes de coup de griffe. Large, comme celle d’un tigre. Il se promit d'en demander la provenance plus tard. « Qu’est-ce que tu as fait hein ?… » Murmura-t-il en laissant la place à une nouvelle servante qui arrivait pour le recoudre. Il posa un linge frais sur son front et envoya quelqu’un chercher des bandes et pansements Il sortit quelques minutes à l’extérieur de la pièce pour souffler un peu, fatigué par tout ce qui venait de se passer. Si son ‘patron’ apprenait ce qui se passait ici, il était mort…. Mais alors totalement mort, sans même espérer une chance de survit… Enfin, là il attendait qu’elle est finit de tout rafistoler pour rentrer de nouveau. La vue du sang ne l’écœurait pas, mais ça ressassait de très mauvais souvenirs. Il secoua la tête pour chasser les images qui essayaient de l’envahir. Ce fut l’homme qu’il avait envoyé à la pharmacie qui le tira de ses sombres pensées.

« Maîtresse… Voici ce que vous avez demandé. » Il lui tendis le sac.

« Merci » Il le prit et retourna finalement à l’intérieur de sa chambre. Heureusement, la servante avait finit de tout recoudre et était en train de nettoyer le sang. Sakuya alla près du blessé, sortit la bande et entreprit de tout panser doucement. Il finit au bout de trente minutes et soupira de nouveau en s’étirant reprenant le sac et cherchant après le médicament. Un cachet à avaler… Ils auraient pu trouver mieux quand même. Il alla chercher un verre d’eau et prit lui-même le cachet avec la boisson et embrassa le jeune homme, le forçant à ingérer le tout. Il le recouvrit ensuite d’un drap fin et le laissa se reposer.

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Un petit gémissement se fit entendre dans la chambre. Sakuya se redressa, alla près du corps abîmé et entreprit de changer le linge sur son front.

« Masato ? » Il caressa sa joue doucement, essayant de le ramener. Le jeune homme ouvrit les yeux mais les referma puis tenta de se redresser mais une main le retint. « Non, ne te lève pas, tu es blessé. » Il se recoucha bien sagement, de toute façon trop fatigué pour protester et se forcer.

« J’ai… soif… » Il avait la gorge affreusement sèche et ça voix déraillait.

« Oui, deux minutes » Saku alla remplir le verre d’eau et redressa très légèrement Masato, le tenant pour le faire boire avant de le reposer. Masato grimaça légèrement. Il avait l’impression d’avoir un troupeau d’éléphant en train de se battre dans sa tête et un autre qui lui était passé dessus. « Masato… que s’est-il passé ? » Il serra doucement la main du blessé pour le garder avec lui.

« Je… » Il avait du mal à aligner de pensées cohérentes, et encore plus à parler, il avait l’impression qu’on lui coupait la gorge de l’intérieur. « Je…. Enfuis… de… père…. Marre… mais…agressé… tigres… J’ai…pas réussi… trop…. Peur de rentrer…me frappe…encore… rejette… encore…veux pas….je….le…déteste…besoin de… personne… » Il avait murmurer la dernière phrase. Sakuya sourit et passa sa main dans ses cheveux.

« Oui… tu n’as besoin de personne. » Dit-il avec un léger sourire triste sur les lèvres. Cette phrase sonnait fausse, même très fausse… « Tu ne veux toujours pas y retourner ? » Le jeune homme fit non de la tête. « Si ton père vient, je vais me faire étriper. J’ai déjà failli y passer. » Dit-il en gardant son sourire.

« Ah…dé…désolé… Je… partir… » Il essaya de se lever une nouvelle fois, difficilement, se tenant comme il pouvait, chancelant, cherchant après quelque chose pour s’habiller. Sakuya le rattrapa encore.

« Tu peux rester ici, ce n’est pas ça que je voulais dire, je m’en fiche, je suis libre, je fais ce que je veux. »

« Je… pas mettre votre vie… danger… » Il était appuyé contre le mur et ses bandages commençaient doucement à rougir.

« Ma vie, au point où j’en suis, je m’en fiche. En acce… » Il se tut soudainement. Il avait faillit dire ‘en acceptant ce travail’. « En acceptant de faire partit des relations de votre famille, je mets ma vie en danger. Alors reste te reposer ici. » Heureusement que Masato était tout embrouillé, il n’avait pas fait attention à son erreur. Il posa sa main sur l’épaule du garçon qui sembla hésiter.

« D’a...d’accord… mais si… s’il y a… un problème je…. Je pars » Il se rassit, grimaçant, posant sa main sur son flanc.

« Je vais changer les bandages. Ça sera plus simple si tu es réveillé. » Il alla donc chercher de quoi nettoyer. En attendant, le fils Kawasaki commença à tenter de défaire la large bande qui lui couvrait le torse, le ventre et l’épaule droite, en passant par le dos. Il frissonna de douleur.

« Ils ne t’ont pas loupé quand même » Murmura Saku en revenant, prenant de quoi désinfecter. Il appliqua le coton imbibé et Masato recula.

« Aïe ! »

« Tu n'avais cas pas te faire attaquer. » Il le remit à cotés de lui en le tirant et recommença à tout nettoyer. Le jeune serra les dents.

« … Comme si… je l’avais voulu… » Il frémit encore une fois lorsque le prostitué passa sur la plus large des coupures, enlevant tout les impuretés. « Merci… » Murmura-t-il à peine.

« Pardon ? » Il c’était mit devant lui et était en train de désinfecter son torse.

« Merci… De… De m’avoir aidé… »

« Ah ça… C’est normal, mais si tu voulais me voir, il suffisait de me le demander. » Il appuya volontairement sur une des blessures.

« Attention !! »

« C’était pour te punir de ne pas être venu directement, et que du coup, tu es blessé. » Le métisse grommela mais n’ajouta rien. Il prit ensuite une bande neuve et entreprit de recouvrir son torse. « Voilà, finit. Ce n’est pas du travail de pro, mais il me semble avoir entendu que tu ne voulais pas de médecin. »

« Non… Mon… père aurait tout… tout de suite été…mit au courant…et je… ne veux pas… » Il enfila un Yukata qui traînait par là dans des gestes très lents, fatigués.

« Peur des représailles ? »

« Je n’ai pas peur de cet homme !!! » Il c’était tourné vivement et avait crié avec une rage peu commune. Immédiatement après, il posa sa main sur son flanc en grimaçant, voir hurlant de douleur. Sakuya alla près de lui et le rallongea.

« Chutt ne t’énerve pas, tu ferais pire que mieux. » Masato dégagea vivement son bras de l’emprise du prostitué, sur la défensive.

« Je. N’ai. Pas. Peur. De. Lui. » Dit-il entre ses dents.

« D’accord, tu n’as pas peur. D’ailleurs, pourquoi aurais-tu peur. Tu n’as que cinq ans d’écart avec ton Père. » Il insista sur le Père, sous entendant qu’il aurait bien voulu des explications.

« ... » Masato avait bien comprit mais il ne dit rien.

« Dois-je poser directement la question ? »

« Ça ne vous regarde pas. » Il se rallongea et tourna la tête pour ne plus voir l’androgyne. Si... Ça le regardait, bien au contraire... Il était payé pour mettre le jeune homme dans son lit, mais il avait un peu dévié. De toute façon, c’était hors de question qu’il le force à venir coucher avec lui. Mais, étrangement, il s’était attaché au jeune homme. Car le garçon avait plus besoin d’un ami, d’une mère, d’une sœur, que de perdre sa virginité... Lui aussi avait été comme ça, mais il avait perdu, n’ayant personne pour le guider...

« Masato-san... Je sais que ça ne me regarde pas, mais j’aimerai... t’aider. »

« Laissez-moi ! Je n’ai besoin de personne, surtout pas de vous !! » Il attrapa le deuxième oreiller et le mit sur son visage.

« D’accord d’accord, je sors » Il joint le geste à la parole et partit en soupirant. « Repose-toi, tu en auras besoin. » Et il referma la porte. Une fois qu’il fut dehors, le jeune Kawasaki se mit en position fœtale, ignorant la douleur.

« Pourquoi... » Murmura-t-il en posant une main sur sa blessure, sentant les larmes couler... Cette famille... ces gens qui se disaient sa famille... Il n’arrivait pas à s’y faire... Comment le pourrait-il... Ça faisait plus de six ans maintenant qu’il essayait de partir, six ans que ça vie avait basculé, six ans qu’il aurait du mourir. Mais non... il avait fallut qu’on le laisse en vie... Il haïssait l’homme qui avait osé faire ça... Il détestait le chef qui lui, ne l’acceptait pas... Cette femme qui se montrait trop gentille... Tous ces hypocrites qui l’adulaient parce qu’il était le dernier fils... Il n’en pouvait plus... Et pourtant, quand ces hommes lui étaient tombés dessus, il aurait pu rester sous la pluie, à se vider de son sang, ça aurait satisfait tout le monde. Mais il avait eu peur. Peur de la mort, peur de louper trop de chose... Alors il s’était relevé et était allé jusqu’à chez la seule personne qu’il pouvait considérer comme plus qu’une connaissance, mais sans être un serviteur. Mais c’était un coup de hasard. Il ne savait pas s’il pouvait avoir totalement confiance en cette femme sortit de nulle part. Mais... quelque chose lui disait qu’elle n’allait pas le trahir, quoi qu’il fasse. Et apparemment, il avait eu raison... Perdu dans ses réflexions, il s’endormit ainsi, les yeux rougit, les joues humides. Il n’entendit donc pas une demie heure plus tard Sakuya entrer à nouveau. Il ne le vit pas non plus essuyer son visage et le recouvrir doucement.

« Ne fait pas comme moi » Murmura-t-il. « Sinon, tu vas t’en mordre les doigts, crois-moi... accroche-toi... » Il éteignit la lumière et ressortit doucement, le regardant une dernière fois en soupirant. « Je vais me faire tuer » Et il referma la porte.

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Une bonne odeur se fit sentir suivit d’un gargouillement sonore.

« Mmmh » Un petit gémissement perça le silence et une masse cachée sous un drap se tourna. Un autre petit gargouillement. Masato se redressa difficilement et se frotta les yeux, essayant de faire le point comme un enfant. Il faisait probablement nuit noire dehors car aucune lumière ne semblait venir de l’extérieur. Il se leva doucement, cherchant après un interrupteur. Il se prit le mur en grommelant et le suivit, cherchant toujours à y voir mieux. Il parvint finalement à son but, allumant l’éclairage, qui apparut trop brutalement à son goût. Il se retrouva éblouit. « Rhaaa fichue lumière... » Se plaignit-il en refermant fortement les yeux. Son ventre protesta une nouvelle fois. « J’ai faim... » Et cette bonne odeur qui lui donnait l'eau à la bouche… Il ouvrit doucement les yeux pour ne pas se faire éblouir une nouvelle fois et parcourut la pièce du regard, tombant sur la source de son futur plaisir. De la nourriture ! Il alla près du plateau de sa démarche légèrement boiteuse à cause de la douleur et se rassit doucement, levant la cloche. Du riz, du poisson, des légumes, de la sauce. Il en avait presque les larmes de plaisirs aux yeux rien que de regarder les plats. Puis un petit sourire naquit sur ses lèvres. « Je savais que je pouvais compter sur vous. » Il prit ses baguettes et commença à manger avec un appétit certain.

Peu de temps après, les plats étaient totalement vides. Il se leva en chancelant légèrement et sortit de la chambre. Il avait besoin de se dégourdir les jambes, et il voulait s’excuser pour sa conduite de la dernière fois. Il avait extrêmement de mal à marcher, se tenant la blessure... Mais il s'arrêta au milieu du couloir. Il cherchait la chambre de Sakuya, mais de ce qu’il savait, c'était celle-là la chambre de son hôte... Il changea de direction et se dirigea plutôt vers les chambres d’amis, les ouvrant l'une après l'autre, mais rien, et il commençait à fatiguer. « Bah... » Il décida de fouiller les autres pièces mais toujours rien. Et là maison n’était pas si grande. C’était à ne rien comprendre. Il alla dans la dernière pièce qu’il n’avait pas exploré, c'est-à-dire le salon. « Sakuya-san ? » Dit-il en apercevant une silhouette dans le fauteuil. Pas de réponse. « Sakuya-san ?! » Répéta-t-il un peu plus fort, mais il n’obtint toujours rien. Peut-être que son hôte dormait. Il s’approcha doucement. « Keiko ?!! » S’exclama-t-il surprit.

« Pe...jeune maître... » Elle se réveilla en sursaut, se redressant et s’inclinant rapidement.

« Masato » Soupira le jeune exaspéré, grimaçant de douleur.

« Masato-Sama... Que... faites-vous là ? Il faut rester au lit, vous reposer... »

« Non, j’avais envie de marcher un peu. J’en ai marre de rester au lit » Il mentait en partit. Il aurait bien regagné son lit, la douleur devenant insupportable, mais il voulait voir Sakuya. Keiko regarda l’heure en se redressant puis le jeune homme.

« Retournez-vous coucher, s’il vous plaît » Il fallait qu’il soit dans sa chambre avant que Sakuya ne rentre.

« Non, je ne veux pas. Où est Sakuya-san ? »

« Euh... La... La maîtresse est sortie... ne vous inquiétez pas, elle va rentrer. »

« Et bien, je vais l’attendre » Dit-il en allant s’asseoir, soupirant.

« Non, non, non... » Elle le retint par le bras avant de réaliser son geste et de reculer.

« Pardon, excusez moi... Je ne voulais pas vous toucher, pardon. »

« Keiko... » Il soupira. « Pourquoi insistes-tu tant pour que je retourne me coucher... Je veux l’attendre... »

« Mais... La maîtresse va être fachée si elle vous trouve en dehors de votre lit. »

« Ne t’inquiète pas, je m’arrangerai avec elle »

« Mais... » Elle se tut et baissa les yeux. Elle n’avait pas le droit de contredire le jeune maître... Mais si la maîtresse rentrait... Elle avait vraiment peur qu’il y ait un problème. « Vous... voulez boire quelque chose ? » Demanda-t-elle avec dépit.

« Une infusion au jasmin s’il te plaît. »

« Bien Masato-Sama. » Elle partit en cuisine chercher le tout, appréhendant.

Trois heures plus tard, toujours personne en vu.

« Tu es sûr qu’elle est juste partit... pourquoi d’ailleurs ? »

« Elle…est allée à une… fête… »

« Et elle n’est toujours pas rentrée ? Où est cette fête, je vais voir si elle n’a pas eu de problème. » Et il appuya sa parole par son geste et se leva, mais gémit légèrement de douleur, se pliant en deux.

« Maître ! Ne sortez pas, vous êtes blessé ! » C’était la fin s’il allait le chercher…

« Mais non, ça va aller. Où se passe la soirée ? » Il serra les dents pour se redresser totalement.

« Je ne sais pas maître… S’il vous plaît… »

« Bon, je trouverai seul. » Il se dirigea vers la porte, laissant la pauvre Keiko seule dans le salon. Au moment où il allait ouvrir la porte, on le devança et une masse tomba sur lui. « Aieuh ! » La ‘chose’ était tombée sur ses blessures, lui arrachant une grimace. Il leva les yeux et tomba nez à nez avec une masse violette, qui s’avéra être des cheveux. Et il ne connaissait qu’une personne avec une couleur pareille.

« Sakuya-sa… » Il stoppa net dans son exclamation en voyant son état. Le jeune homme était… Pas très habillé, voir pas du tout en fait. Il avait une sorte de kimono en satin avec semblait-il un mini short jupe. Et le pire était le sourire qu’il avait sur les lèvres. Un sourire de personne ayant trop bu, largement trop. D’ailleurs, de son coté, Sakuya était les jambes écartées, en train de se… frotter…à la jambe de Masato. « Héé ! » Il le repoussa en se reculant, ne comprenant pas sa tenue. Saku se retrouva sur les fesses, les jambes en l’air ou presque. Il avait les yeux brillants mais lorsqu’il vit Masato se fut une douche froide et il referma ses jambes.

« Masato… » Enfin, se fut une douche tiède, car il était toujours un peu pompette. « Déjà rétablit ? Tu es rapide dans ton genre… » Il pria intérieurement pour qu’il n’est pas remarqué qu’il avait un service trois pièces. Mais heureusement pour lui, le jeune homme était trop choqué pour faire attention à ça.

« Sakuya-san… qu’elle est cette tenue ? On dirait une pute… » Il avait les yeux écarquillés dirigés vers le torse à peine couvert du prostitué puis sur les jambes largement découverte.

« Ah ça… » Il fit un grand sourire. « Bah… c’est rien, j’avais juste un peu chaud » Il se leva doucement et contourna le plus jeune pour entrer mais Masato fut le plus rapide et le retint par le bras.

« Vous êtes inconsciente de sortir comme ça en ville, surtout la nuit ! Quelqu’un aurait pu vous agresser ! » L’androgyne se colla à lui et glissa sa main sur son torse.

« Oh oui, agresse-moi. » Le garçon le repoussa une nouvelle fois.

« Vous êtes ivre morte !! Vous êtes complètement folle !! » Malheureusement, alors qu’il allait faire demi-tour, Keiko arriva.

« Madame est rentrée du tra... » Elle aperçut Masato et la fin du mot mourut au bout de ses lèvres. « ...vail » Elle venait de faire une bêtise.

« Travail ? Travail ?!!! Non mais alors vous êtes vraiment une putain !!!! » Dégoûté, il s’écarta de Saku qui manqua de se casser la figure et alla dans la chambre de son hôte, s’enfermer. Il avait l’impression d’avoir été trahi.

« Bravo Keiko... Tu viens de faire la plus grosse gaffe de toute ta vie. » Le prostitué tituba et alla jusqu’à une chambre d’ami, s’effondrant sur le lit après s’être déshabillé. La servante le suivit.

« Pardon maîtresse... Je comprendrai que vous ne vouliez plus de moi. » Elle avait la tête baissé, morte de honte.

« On verra plus tard... Veille à ce que Masato ne fasse pas de bêtise lui aussi... »

« Oui... Madame... » Elle partit en refermant la porte.

« Mademoiselle » Grommela Saku avant de s’endormir.

Dans l’autre chambre, le fils Kawasaki était, une fois de plus, en colère contre Saku. Lui qui avait voulu s’excuser... il était écoeuré à l’idée qu’une prostitué ait pu le toucher. Il alla sous la douche et frotta énergiquement sa peau, se faisant mal au passage mais il s’en ficha. Il y resta un bon moment avant d’enfin daigner en sortir et alla s’allonger, trempé et les bandages rouges et dégoulinant, dans le lit.

« Tu m’as trahi.... je te hais toi aussi... comme les autres... » Murmura-t-il avant de s’endormir.

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Le lendemain, personne, mis à part le personnel de maison, ne donnait signe de vie. Keiko était au chevet de Sakuya qui s’agitait parfois. L’alcool ne lui réussissait pas. A chaque fois qu’il revenait dans cet état, il cauchemardait sans cesse, murmurant des choses incompréhensibles, en se débattant. C’était le seul moment où il se montrait faible. Il n’aimait pas être dans cet état, mais il n’avait parfois pas le choix, les clients exigeaient quelque fois qu’il boive, et un peu plus par rapport à d’habitude. Il en fallait pour le rendre saoul, mais ses clients étaient généralement près à mettre le prix. Pourtant, ce n’était pas l’argent qui lui manquait avec se nouveau travail. Mais il aimait ça, il appréciait de marcher le long de la route, attendant des clients.

Il ne décida d’émerger qu’à quatorze heure, ouvrant doucement les yeux avant de les refermer, c’était douloureux.

« Je vous apporte ce qu’il faut » Murmura la voix douce de la servante. Saku la sentit se lever, allant probablement à la salle de bain, et revenir quelques minutes plus tard, posant quelque chose sur le lit. « Maîtresse, je vous apporte de l’eau chaude et votre accessoire pour les lentilles. » L’interpellé se redressa doucement.

« Merci » Il rouvrit légèrement les yeux et prit d’abord la petite boîte, l’ouvrant, avant de retirer ses lentilles et de les mettre dedans, laissant le soin à Keiko de faire le reste. Il prit ensuite l’éponge naturelle et le passa sur son visage après l’avoir trempé dans l’eau. Il soupira, il devait avoir une mine affreuse et avait un mal de tête impressionnant. « Keiko ? »

« Oui ? » Elle passa son visage à travers la porte de la salle d’eau pour regarder.

« Masato ? »

« Et bien... Il n’est pas sortit de la chambre, je ne sais pas s’il dort encore ou pas. »

« Mmh... » Il se leva doucement. « Tu peux aller me chercher un médicament s’il te plaît ? » Son mal de tête empirait petit à petit.

« Il est prêt, il est juste sur la petite table. »

« Tu es trop gentille » Dit-il doucement, allant chercher le verre en le buvant en grimaçant. « Pas bon » Il le reposa et alla avec la servante. « Merci » Ajouta-t-il après avoir constater les préparatifs. Il y avait un bain tout près, apparemment chaud. Il se déshabilla et s’assit sur le petit tabouret, prenant une autre éponge.

« Attendez » Elle le lui prit et entreprit de le nettoyer elle-même.

« Ça faisait longtemps. » Murmura le prostitué en fermant les yeux, la lumière accentuant sa douleur. Keiko le lava tranquillement et le rinça.

« C’est bon » Elle lui attacha les cheveux et le laissa passer dans le bain.

Masato avait mal. Ses plaies étaient rouvertes à cause de son lavage de la veille et elle avait rougit très largement le bandage. Il se leva doucement, chancelant.

« Sakuya... » Il le murmura doucement, avant de revoir la scène d’hier. « Non... je veux pas la voir. » Mais il avait besoin de quelqu’un pour changer ses pansements. Il sortit doucement de la pièce. « Keiko ? » Il n’obtint pas de réponse à son appel. Un mal au cœur le prit. Il ne voulait pas que ça recommence comme dans la demeure principale. Il ne voulait pas être seul. « Keiko ? » Il appela un peu plus fort, mais la femme ne vint toujours pas. « Keiko ! » Cette fois il hurla presque...

« Tiens... je crois qu’il est réveillé. » Murmura le prostitué dans son bain tout détendu, Keiko à côté de lui.

« Oui...je... »

« Vas-y. Il a sûrement besoin de toi. » Pour ne pas dire besoin de quelqu’un.

« Merci... Excusez-moi... » Elle s’inclina et se recula pour sortir. « Masato-Sama ? » L’interpellé sursauta et se tourna.

« Keiko, ça fait trois fois que je t’appelle, tu étais où ? »

« Pardonnez-moi, mademoiselle se sentait mal ce matin.. »

« Ah oui ? Et comment va... » Il se stoppa net. Il allait demander comment elle allait. Il reprit d’une voix sèche. « Elle n’avait qu’à pas boire. »

« Elle n’a pas eu le choix. »

« Elle n’a qu’à pas faire ce métier ! » Cria-t-il presque. Keiko baissa les yeux. C’était de sa faute s’il avait apprit le métier de sa maîtresse.

« Pourquoi m’avez-vous appelé » Demanda-t-elle presque dans un murmure.

« Il faudrait changer mon bandage, mes plaies ont saigné. »

« Je vais chercher ce qu’il faut. »

« Très bien, j’attendrai dans le salon. » Et il partit s’asseoir doucement sur un fauteuil, faisant attention à ne rien tacher. La domestique revint quelques minutes plus tard avec une trousse médicale. Masato enleva alors son haut et la laissa nettoyer tranquillement.

« Vous... savez.... la maîtresse... »

« Tais-toi ! » Elle avait commencé à parler doucement mais il l’avait coupé sèchement. Seulement... Elle voulait réparer son erreur.

« Mais... jeune maître, elle n’est pas ce que vous croyez ! »

« Ce n’est qu’une putain ! Elle m’a menti, trahi, je ne veux plus jamais avoir à faire à elle ! » Son ton était dur, tranchant.

« Elle n’avait pas le choix... »

« On a toujours le choix !! »

« ... Non... Sinon, vous ne seriez pas ici... » Elle sut à l’instant qu’elle allait se recevoir une correction pour son insolence. Elle avait fermé les yeux mais le coup ne vint pas.

« Sort. »

« Mais je... »

« Sort j’ai dit !!! » On ne lui répéta pas une troisième fois pour qu’elle parte rapidement. Encore gaffé. Le jeune homme se laissa retomber contre le fauteuil en grimaçant. « Tous des traîtres... » Murmura-t-il en tapant contre l’accoudoir. Pourtant... Dans un petit coin de son esprit, une voix lui disait qu’il devait pardonner. Que peut-être, vraiment, Sakuya n’avait pas eu le choix. Mais pour lui, c’était dur d’imaginer une chose pareille. Se vendre ainsi était pire que tout pour l'esprit du jeune homme. Alors pourquoi son amie le faisait-elle... Il avait tant besoin d’elle. Elle rayonnait de vie, malgré son métier, et lui, il se nourrissait de cette vitalité, il en avait besoin pour tenir. Les paroles de la jeune domestique lui revinrent à l’esprit. Avait il eu le choix lui ? Le seul qui lui avait était donné était de mettre fin à sa vie, mais il n’en avait ni le courage ni l’envie. Avant, lui aussi aimait vivre... Et il avait l’impression que seul Sakuya pouvait lui redonner ce goût disparu. Mais... comment pouvait-il retourner la voir. Et puis, en fait, si tout ça n’était que pure machination de son esprit triste. Il irait voir ce soir. Si vraiment c’était une prostituée, elle serait de nouveau sortie. Déterminé mais peu confiant, il se redressa. Il avait mit du sang sur le fauteuil, et d’avoir renvoyé Keiko faisait qu’il n’était pas soigné. Il se traita de tous les noms, prenant le matériel médical. Il retourna donc dans la chambre et se posa, essayant de faire lui-même le bandage. Il y arriva plus ou moins après une heure de bataille. Il appela ensuite un serviteur pour demander de quoi manger et attendit le soir, mettant son réveil pour à peu près la même heure que la dernière rencontre nocturne.

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Il attendait patiemment, tranquillement... Enfin presque. Il était tout de même assez stressé. Et s’il s’était trompé. Et si elle travaillait dans quelque chose de beaucoup plus intéressant. Organisation de mariages, de soirées... Enfin, c’était un peu se voiler la face, et il le savait. Ça aurait été possible si elle n’était pas revenue en mini jupe, talon haut et... à peu près tout. On lui avait expliqué mais il ne voulait pas le croire. Keiko lui avait dit, mais il ne voulait pas penser que c’était vrai. Il avait besoin de se rassurer, de se dire que son amie n’était pas si sale. Il était donc caché près de l’entrer. Il regarda l’heure. Six heures de matin. Elle ne devrait plus tarder. A peine eu-il pensé à ça qu’il entendit le déclic de la porte. Il retint son souffle, priant pour ne pas la voir entrer en petite tenue. Mais ce fut loupé. Sakuya portait toujours des talons hauts, mais avec des bas en résille tenus par un porte jarretelles, un mini, mini short et de résille sur le haut, avec l’éternel long kimono de satin. Il soupira imperceptiblement. Alors c’était vraiment ça. Il regarda le visage légèrement maquillé et fut surprit de le voir sourire. Il était satisfait, mais aussi légèrement doux et rêveur... Pourtant, elle venait sûrement se faire prendre par un peu partout. Et peut-être en même temps. Il frissonna de dégoût rien qu’à l’idée. Il resta caché et entendit les pas légers du prostitué aller vers la cuisine. Il le suivit discrètement. Après tout, n’était-il pas formé pour ça ? Avancer sans se faire repérer ? Et vu que Sakuya n’avait aucune notion pour détecter quelqu’un, c’était un jeu d’enfant de ne pas se faire repérer.

Il vit le prostitué se prendre du riz dans une grande casserole qui semblait l’attendre, mettre un peu de soja et repartir avec, ainsi qu’une paire de baguette. Il se dirigea ensuite vers sa chambre. Enfin, celle que maintenant le jeune homme occupait. Il s’arrêta devant et allait pour ouvrir la porte avant de retenir son geste.

« Je te laisse encore un peu seul. Je sais que tu ne veux pas me voir. » Il savait qu’il l’entendait. Ce qu’il ne savait pas, c’était qu’il ne l’écoutait pas de derrière la porte mais de derrière lui. Le jeune androgyne se dirigea vers la salle de bain de la chambre qu’il occupait, posant le bol à moitié vide sur le bureau. Masato soupira. Que faire ?... Il hésitait toujours. Oui, non, non, oui... Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas la porte s’ouvrir et eut à peine le temps de se cacher derrière un paravent, retenant sa respiration. Il ne le vit donc pas totalement nu. Heureusement d’ailleurs. Sakuya, occupé à ses petites affaires enfila un boxer et se coucha. Pas qu’il était pudique, mais il y avait le jeune qui traînait partout, il ne voulait pas se faire prendre. L’androgyne rabattit le drap sur lui et ferma les yeux.

Masato de son côté était toujours en pleine réflexion. Et ce ne fut qu’au bout d’une demie heure, pensant que Saku dormait, qu’il sortit de sa cachette, se déshabilla et alla se mettre dans le lit avec lui. Il sentit immédiatement deux bras autour de lui qui l’enlacèrent tendrement. Il s’y blottit et se rendormit, ne voyant pas le sourire de Sakuya. Un sourire tendre et protecteur.

A suivre