Cache x Cache



Rating :  -16 ans

Genre :  Romance

Auteur : Jijisub

Synopsis :

Stéphane est un jeune homo qui le cache… Il aime Erwan, la coqueluche du lycée depuis qu’il l’a croisé à sa première rentrée. Pourtant… quand ce dernier déclare l’aimer, se rend compte que les apparences sont très trompeuses.

 

°°0°0°°

 

Stéphane avait besoin de sortir prendre l’air. Une chance qu’il est une heure à tuer, il se sentait trop à l’étroit dans ce bâtiment, et puis… le français, ce n’était pas sa tasse de thé. Il contourna le bahut et partit s’isoler non loin du gymnase. Il avait une petite cache sympa où il pouvait fumer en paix.  Quelques minutes plus tard, il s’allumait une cigarette et allongeait ses jambes devant lui. Il était impossible à quiconque de le voir, caché derrière une haie de troène bien entretenu et quelques arbres…

Le jeune homme était stupéfait que personne ne vienne plus souvent s’installer sur la marche à l’arrière du gymnase. Quoiqu’il n’allait pas s’en plaindre. Les cris d’une voix féminine attirèrent son attention. Se penchant légèrement pour voir entre les feuilles, il vit un couple en train de se chamailler. Merde ! C’est toujours pour ma pomme ces histoires à la con !

Lui, s’en moquait. Il avait eu quelques aventures mais, généralement c’était avec des types en dehors du bahut. Il faisait en sorte que personne ne sache… Il préférait mourir plutôt que cela s’ébruite. Il était pas mal apprécié et maquillait bien son homosexualité derrière quelques subterfuges. Et puis, personne ne l’intéressait… sauf Erwan !

Merde !  Stéphane s’aperçut soudain que c’était sa voix qu’il entendait… Stéphane tendit l’oreille et il reconnut la voix de Julie sa copine en titre. Il n’avait vraiment pas de bol ! Le seul mec pour qui il crevait d’amour, était hétéro, était la coqueluche du lycée et il rompait à quelques mètres de ses oreilles. Déjà qu’il ne supportait pas les jérémiades des filles, là c’était le bouquet !

Pour couronner son affaire, Julie était dans sa classe. Quand il disait qu’il n’avait pas de bol ! Le jeune homme tenta de quitter les lieux discrètement et dans sa fuite entendit les brides de la conversation.

« Espèce de salaud… j’ai essayé de te contacter toute la nuit… tu étais avec qui et arrête de nier !

—     Tu fais chier ! T’es pas ma mère !

—     Je suis ta petite amie au cas, ou il faudrait te rafraichir la mémoire et j’ai le droit d…

—     Ecoute ! J’ai quand même le droit de sortir avec mes copains !

—     Le problème pour toi, c’est que j’ai vu Etan et Ronan hier au café et t’y étais pas ! Alors arrête de nier !

—     T’es bruyante… s’énerva Erwan visiblement de mauvaise humeur.

—     Comment ça… je suis bruyante ! Je t’avais demandé de venir avec moi à la soirée qu’organisait ma famille…

—     Putain ! Mais j’en ai rien à foutre de ta famille ! Voilà t’es contente ! J’t’avais dit que je n’voulais pas y aller !

—     Mais… mais c’était important…

—     C’n’est pas comme si on devait se fiancer non plus !

—     Je ne sais pas ce que t’as en ce moment mais, tu es de plus en plus distant… on dirait presque que tu m’évites… Ce rendez-vous ça fait un mois qu’on en avait parlé…

—     Combien de fois…

Stéphane avait écouté malgré tout et avait suspendu ses gestes. Toutefois, il tenta une amorce de replis quand il entendit distinctement

« Qui est là ? »

La guigne continuait à le poursuivre. Le jeune homme se pencha et fit un petit sourire et un signe amical.

« Salut ! Faite comme si j’n’étais pas là !

—     Je savais que tu étais un fouiner Stéphane ! S’écria Julie hystérique.

—     Calme ta joie Julie… j’étais là avant vous et j’essayais de me barre quand tu m’as repéré !

—     Y’a jamais personne ici…

—     Faut croire que non ! Si tu crois que ça m’amuse d’entendre ton mélo !

—     Mélo ? Mais t’es aussi con qu’Erwan ! »

Stéphane haussa les  épaules mais, eut un petit coup au cœur. L’associé avec ce mec lui donnait des frissons, rien que d’imaginer la manière dont il pourrait l’enlacer. Il croisa au même moment le regard noisette d’Erwan. Ses cheveux blonds retombaient sur son front artistiquement, le reste était plutôt éclaté sur son crâne. Ce mec était une vrai « bombe ». Grand, élancé, finement musclé par des années de pratique de karaté…  Stéphane en aurait soupiré… Pourquoi ce mec était hétéro ? Ce dernier faillit perdre son souffle quand il entendit distinctement Erwan déclaré

« En fait, je m’envoyais en l’air avec Stéphane hier soir…

—     Quoi ? »  La voix de Julie venait de s’éteindre 

Et Stéphane en resta stupéfait. Il avait faillit pousser le même cri que Julie. Et c’est avec stupeur qu’il vit s’approcher son fantasme ambulant près de lui.

« Espèce de… tu crois vraiment que je vais te croire ?

—     Attend-là ! Protesta Stéphane qui ne voulait pas être mouillé dans cette affaire.

—     Tu as crié entre mes bras… repris Erwan en regardant droit dans les yeux Stéphane qui ouvrit les siens plus grands sous la surprise.

—     Connard ! Ne me mêle pas à tes histoires !

—     Vraiment ? »

Stéphane secoua la tête et allait quitter les lieux, quand il sentit une main le tirer en arrière et avant qu’il ne puisse réagir, une bouche vint s’écraser contre la sienne. Le cœur battant, et s’accrochant malgré lui à la haute stature d’Erwan, Stéphane goûta au baiser. C’est le hurlement de Julie qui le réveilla. Il repoussa fermement son agresseur et se tourna vers sa camarade de classe mais, une gifle vint s’abattre sur sa joue.

« Tu t’es bien amusé à mes dépends ? »

Julie voulu ré-éditer le geste mais, Erwan lui bloqua la main. La voix dangereusement calme du jeune homme parvint aux oreilles de Stéphane toujours sous le coup de sa double surprise.

« Je te demande de ne pas recommencer…

—     Vous êtes des salauds ! Et des pédé…

—     Et alors ?

—     Je vais le dir…

—     Tu vas le dire à qui ? C’est sur que j’aimerai voir la tête de tes copines quand elles vont savoir que tu sortais avec un pédé et que t’as pas été fichu de t’en rendre compte… » ricana Erwan.

Julie rougit violemment et après une dernière insulte quitta les lieux. Stéphane observa longuement et sans un mot Erwan qui se tournait vers lui à présent.

« Je peux savoir à quoi tu joues ? Demanda calmement Stéphane.

—     J’ai voulu me débarrasser de cette teigne…

—     Donc, tu fous les autres dans la merde uniquement pour ça ?

—     Dans la merde ? Attend, j’ai bien vu comment tu me regardais et le baiser n’a pas eu l’air de te déplaire… »

Stéphane scruta le visage arrogant d’Erwan et se traita de con subitement. Certes l’emballage était beau mais, il était pourri de l’intérieur.

« Tu me touches encore une seule fois et je t’éclate Erwan…

—     Tu dis ça… ricana l’autre étudiant.

—     C’est une promesse ! Tu as beau faire du karaté depuis des années, je te jure que je t’éclate ta tronche si tu poses un seul petit doigt sur moi. Tu ne méritais pas Julie et encore moins moi ! C’est vrai que je te regardais ducon… mais, franchement t’en vaut pas la peine ! »

Sans rien ajouté, Stéphane quitta les lieux jusqu’à ce qu’il sente une nouvelle prise et qu’il soit repousser presque violemment contre le mur du gymnase. Stéphane se rendit compte que personne ne pouvait les voir de là, où ils étaient.

« Comment ça je ne te mérite pas ?

Le front d’Erwan était collé contre celui de Stéphane à présent.

« Ça fait des semaines que je t’observe et que je vois ton regard se poser sur moi… Depuis, combien de temps tu m’observes sans rien dire ? Moi au moins, j’ai le courage de t’en parler !

—     M’en parler ? De quoi tu me parles ?

—     J’ai envie de coucher avec toi !

—     Coucher ?

—     Je suis bi…  je sais que t’as personne et moi, je viens de rompre ! Qu’est ce que t’en dit ? On pourrait allez plus loin…

—     Va te faire voir ! j’crois que je me suis bien trompé sur toi… Dégage !

—     Tu vas me l’a jouer pucelle en détresse ? T’es un gars ! On ferait juste que coucher… T’es pas mal… »

Une des mains d’Erwan courait contre le flanc de Stéphane qui bloqua le bras de son assaillant brutalement.

« Ecoute… j’crois qu’on s’est pas bien compris… certes, je t’observe depuis des mois mais, t’es franchement pas le type de mec avec qui je veux baiser ! Alors, lâche-moi !

—     Et pourquoi j’t’relâcherai… on pourrait le faire vite fait ! Y’a jamais personne ici…

—     La preuve que non… j’étais là qua…

—     Je savais que tu venais ici te réfugier entre deux cours ! J’l’ai fait exprès… »

Stéphane se raidit lorsque la main d’Erwan glissa entre ses jambes. Jamais, il n’avait songé un seul instant à ce genre de situation avec ce mec… Qu’était-il en train d’arriver ? Stéphane utilisa sa force et remercia ses années de pratique de tennis pour repousser Erwan. Ce dernier le regardait intensément, une lueur de désir dans le regard.

« Et tu te trompes… j’ai quelqu’un dans ma vie ! »

Stéphane quitta les lieux après un dernier regard d’avertissement envers Erwan. Le jeune homme jura entre ses dents et il se retrouva rapidement dans les murs du lycée. Il regagna sa prochaine salle de cours et trouva Julie appuyé contre le mur.

« Vous vous êtes bien foutu de ma gueule !

—     Ecoute, tu peux me croire ou pas… j’en ai rien à foutre après tout… mais, entre Erwan et moi y’a rien !

—     Pourtant, tu t’es laissé faire…

—     J’ai été surpris… et puis, oui, je suis homo… mais, j’en ai rien à foutre de ce mec… alors garde le… mais, à mon avis c’est juste un connard !

—     Tu es homo ?

—     Garde ça pour toi ! Oh et puis, crie-le sur tout les toits… j’en ai marre ! »

Stéphane se laissa glisser contre le mur épuisé soudainement. Pourquoi avait-il avouer ? Julie resta figée un instant avant de s’accroupir à côté de Stéphane.

« J’dirai rien… et c’est vrai qu’il est con Erwan… mais, j’l’aime… je dois être aussi conne peut-être plus…

—     J’crois qu’on fait pas toujours c’qu’on veut…

—     Ouaih ! T’as un copain ? »

Après quelques minutes de réflexions, Stéphane eut un faible sourire sur les lèvres et secoua la tête.

« Y’a quelqu’un qui m’aime bien…

—     Et toi ?

—     J’m’suis jamais penché sur la question…

—     Et si t’y réfléchis, ça donne quoi ?

—     Je l’trouve pas mal… il est plutôt intelligent, beau gosse même… »

Un léger sourire se forma sur les lèvres de Stéphane. Julie lui ébouriffa les cheveux d’un mouvement affectueux.

« Il est ici ?

—     Ouaih…

—     Et tu ne vas pas le voir ?

—     J’m’étais dit que je sortirai jamais avec un gars du même lycée… j’n’veux pas que… enfin, tu vois…

—     Ouaih… j’vois… »

Julie plissa les yeux et observa longuement le motif du carrelage avant de reprendre

« Pourquoi t’essaye pas ?

—     A cause de ce que je viens de te dire…

—     T’es lâche !

—     C’est ma fête ?

—     Non… mais, tu préfères être seul ? »

Stéphane passa en revue toute sa vie et s’aperçut qu’il passait ses dernières semaines à se morfondre. Il songea à Thomas qui le regardait de loin, comme lui observait inlassablement Erwan… Que devait-il faire ? Pour Erwan, c’était clair… il ne voulait plus qu’il l’approche. Mais de là à trouver Thomas ? Il faisait partit du même club de tennis… peut-être que… non, il ne sortirait pas avec lui par dépit amoureux… c’est dégueulasse et puis… qu’est ce que cela leur apporterait ?

« C’est chiant tout seul… mais, j’serai un pauvre type, si je sortais uniquement avec lui parce que…

—     T’étais amoureux d’Erwan ?

Après un court silence Stéphane avoua droit dans les yeux à Julie

« Ouaih… depuis que je suis rentré en seconde…

—     Erwan t’a proposé de sortir avec lui ?

—     Coucher pour être exact !

—     Et tu ne veux pas ?

—     J’crois que je suis tombé amoureux d’une image… ce qu’il est…  enfin, c’n’est pas mon truc !

—     Dommage que je ne sois pas comme toi ! Moi, j’ai accepté…

—     Il viendrait te voir à nouveau, t’irais ?

—     J’en sais rien… je l’aime à en crever…

—     C’est ce que je croyais… »

La conversation s’interrompit. Le couloir fut soudain envahit et les deux adolescents se redressèrent. Les heures suivantes défilaient. Stéphane avait mal au fond de lui. Il ne l’avait pas montré à Julie… il avait seulement besoin de réfléchir. C’est dur de renoncer  à un rêve qui durait presque depuis un an et demi… En sortant ce soir là, Stéphane rencontra Thomas et il ne savait pas comment le définir mais, il su que Thomas savait…

Stéphane rougit légèrement et s’enfuit presque. Il avait trop honte brutalement. Les jours suivants, le jeune homme fit abstraction de tout ce qui était autour de lui. Il avait bien remarqué qu’Erwan avait essayé de le coincer à plusieurs reprisent mais, il avait toujours réussit à s’enfuir à temps. Il remarqua enfin que ce type était dangereux. Fallait-il qu’il soit amoureux pour ne pas s’en rendre compte jusqu’à présent ?

Pourtant, un jour qu’il s’était éloigné pour fumer et qu’il avait oublié de surveiller ses arrières, Erwan le coinça. Stéphane était accroché haletant contre un mur.

« J’t’tiens…

—     Lâche-moi tout de suite ! Qu’est ce que tu veux ?

—     C’qu’j’veux ? Baiser ! Te baiser pour être exact ! Personne ne s’est refusé à moi…

—     Faudra t’habituer ! Julie veut plus de moi… et elle trouve que t’as trop la classe…

—     Lâche-le immédiatement ! »

Stéphane se raidit en entendant la voix de Julie

« Dégage poufiasse…

—     J’vais l’dire…

—     Au prof ? Ils verraient comment ce pédé gémit sous mes coups de butoir !

—     Tiens le coup Stéphane… je reviens ! »

Tout ce que put faire Stéphane se fut gémir de douleur. Erwan l’avait bel et bien coincé contre le mur et sa poigne de fer l’empêchait de faire le moindre mouvement.

« N’compte pas sur elle pour te faire libérer… tu vas passer à la casserole !

—     Tu crois que j’vais m’laisser faire ?

—     Ça s’appelle un viol… »

Stéphane blêmit. Il sentait derrière lui, le sexe d’Erwan qui se tendait sous le tissu. Il ne plaisantait pas du tout. Une de ses mains courait sur son corps pour descendre vers sa verge. Le jeune homme se mit à se débattre et à jurer.

« Arrête ! Où je vais te faire mal ! »

L’adolescent ne prit pas la peine de dire que de toute façon, c’était son intention quoiqu’il arrive. Stéphane se révolta avec plus de véhémence et réussit presque à se libérer mais son crâne heurta violemment le mur du gymnase et il sa vue fut brutalement brouillée. Un horrible tournis l’assaillit et c’est chancelant qu’il entendit une voix masculine autre que celle d’Erwan intervenir. Il fut complètement incapable de savoir de qui, il s’agissait.

 

°°0°0°°

 

Stéphane ouvrit les yeux et rencontra le regard de Thomas. Que faisait-il là ? Et… pourquoi était-il allonger ?

« Que s’est-il passé ? »

L’adolescent grimaça et se tint la tête en voulant se redresser trop brutalement

« Doucement… il t’en a collé une sacrée…

—     Erwan !

—     Ouaip ! Il t’emmerdera plus ?

—     Pourquoi ?

—     Je lui ai parlé de certaines règles de savoir vivre…

—     Désolé… c’est Julie qui t’a appelé ?

—     Ouaip ! J’allais entrer en cours et la seule chose que j’ai compris à son discours c’est ton prénom… et vu son air affolé…

—     Et t’es venu ?

—     Ouaip !

Stéphane examina le visage de Thomas comme s’il était fou. C’est vrai qu’il était pas mal… Ses yeux sombres étaient les plus expressifs que son visage. Beaucoup pensait qu’il était froid mais, pour le côtoyer au tennis, il savait que Thomas cachait une grande sensibilité.

« Pourquoi ?

—     Tu n’le sais vraiment pas ? »

Un silence suivit les paroles de Thomas et Stéphane voulu ouvrir la bouche pour parler mais, Thomas continua sur le même ton tranquille.

« J’avais pas ma chance avant… alors, j’ai rien dit jusqu’ici. Mais, vu comment tu as repoussé Erwan… j’estime que je peux te le demander maintenant…

—     Quoi ? » Stéphane n’en croyait pas ses oreilles.

Thomas eut un petit sourire en voyant le regard incrédule de Stéphane.

« Tu m’épargneras rien… Souffla le jeune homme. On pourrait sortir ensemble…

—     T’es pas un bouche trou…

—     C’est sur… se moqua gentiment Thomas. Mais, on pourrait essayer…

—     Tu t’en fou si j’ai pas de sentiments ?

—     Tu n’en as pas ?

Stéphane resta un instant sans voix et réfléchit longuement avant de répondre.

« J’en sais rien…

—     Alors commençons doucement… potes et puis… plus si affinité !

—     On fait déjà partit du même club de tennis… marmonna Stéphane.

—     Et alors ? On n’sort pas au café ensemble, on n’va pas en soirée ou au ciné… on fait rien de… concret !

—     Ça n’te dérange pas ?

—     T’es lourd… j’commence à regretter ! Affirma ironique Thomas.

—     Bon… ok, on peut être potes ! Après tout… si déjà là ça va pas… y’aura rien eut entre nous…

—     T’es du genre optimiste toi…

—     Méfiant…

—     J’vois ça… »

Les deux adolescents se redressèrent et au moment où Stéphane allait quitter les lieux, il entendit Thomas l’appeler. Surpris, il tourna son visage et une bouche s’écrasa contre la sienne. Ah non ! Ça n’allait pas recommencer… son esprit s’échappa. Le baiser était tendre, sensuel… rien à voir avec ce qu’il avait connu jusque là. Cette langue qui le cherchait, cette aspiration qui volait son âme. L’odeur même de Thomas lui donnait le tournis. Ou bien s’était encore le coup qu’il avait reçu sur son crâne ? Inconsciemment, il enroula ses bras autour de la nuque de Thomas pour approfondir leur échange. Lorsque le baiser cassa quelques secondes plus tard pour l’air, un filet de salive les reliait encore.

« Juste un essai… hein…

—     Ouaih… juste un essai… »

Les deux jeunes gens s’observèrent un cours instant. Après un bref baiser, ils s’éloignèrent du gymnase le sourire aux lèvres.

Lorsqu’ils se rencontrèrent brièvement dans les couloirs aux changements de cours, leurs doigts s’effleurèrent sans le faire « exprès »… et quand le soir, ils quittèrent l’établissement… s’était sans le faire exprès qu’ils rentrèrent ensemble chez eux. Comme dirait Stéphane, ils avaient du bol d’habiter pas trop loin l’un de l’autre… Y’avait quand même de la marche… mais, ils avaient aussi le bol de pratiquer le même sport et puis, ils aimaient les mêmes groupes musicaux et… détestaient les mêmes profs.

Quand ils se quittèrent ce soir-là, se fut après un dernier long baiser caché derrière le garage parental. Aucun des deux n’avait vraiment envie de quitter l’autre.

« Potes ? » Interrogea Thomas…

Stéphane secoua la tête et sourit faiblement. Pourquoi n’avait-il jamais fait attention à Thomas avant… Ça resterait un mystère pour lui… Mais, qu’importe à présent…

« Plus que ça… plus que ça Thomas… »

Ce dernier se pencha pour un dernier baiser et déclara moqueur

« ‘lut… à demain alors ! 

—     Ouaih… à d’main ! »

Sans rien ajouter, ils se quittèrent… Mais, le lendemain contenait déjà beaucoup de promesses…