III. Un peu de lecture

            Le lendemain était un mercredi. L’après midi étant usuellement utilisé pour un bon nombre d’options, tout comme les soirées, les cours se finirent à midi sonnante. La première semaine de cours était donc très légère pour les secondes dans cet établissement, puisque prévue principalement pour leur bonne insertion, leur emménagement, leur choix d’options et ainsi l’aménagement de leur emploi du temps pour ceux qui désiraient trop en faire, etc. De son côté, Lionel en profitait, comme certains autres, pour découvrir la ville, les parcs du lycée et du pensionnat, et enfin, faire quelques recherches à la bibliothèque. Enfin, ça c’était son plan initial. Il n’avait bien évidemment pas le temps de tout faire. Il choisit donc dans un premier temps de se promener tranquillement, en compagnie d’Armand, dans le parc du pensionnat, après avoir préalabment mangé ensemble. Eric de son côté était rentré chez lui. Automne approchait maintenant petit à petit, et pourtant l’été persistait et ne voulait céder sa palce, semblait-il. Les rayons du soleil filtrait à travers la couverture que faisaient les feuilles des arbres sur les chemins sabloneux, agréables, du parc. Au grès de la balade, Lionel découvrit avec Armand d’autre coins tels qu’un parc à fleur, une serre, et d’autres encore. Leurs pas les menèrent jusqu’à un endroit appelé « La clairière », car il s’agissait d’un lieu où les arbres se retiraient pour faire place à une vaste étendue d’hee verte. Des élèves jouaient ici au ballon à un bout, au criquet de l’autre côté. Le tout était très bien entretenu. Mais ce qui attira le regard du jeune homme aux cheveux châtains, ce fut...lui. Et oui, il le retrouvait encore, lisant tranquillement à l’orée de la clairière, assis sur un banc en pierre, abrité par l’ombre des arbres qui se tenaient derrière lui. Des mèches noires de jais tombaient sur ses yeux, qu’il ne pouvait apercevoir de là où il était. Alors comme ça cet homme à l’arogance si développée était richissime ? Il s’en était douté. Mais il ne pensait pas qu’il avait d’autes qualités que ça. Quand à dire qu’il était beau comme un dieu... Lionel le dévisageait, le détaillait, même, se demandant ce que pouvaient trouver les filles à un être si froid, quand il releva la tête et que leurs regards se croisèrent, l’espace d’un instant. Il détourna immédiatement la tête, et enchaina sur une autre discussion avec Armand, un peu gêné de s’être fait surprendre à le regarder ainsi. Mais peut-être, sûrement même, qu’il ne l’avait pas vraiment vu... Il était assez loin tout de même, et ça n’avait sans doute été qu’une simple impression du moment. Ils marchèrent encore pendant un moment, avant de finalement se séparer, car Armand devait pratiquer un peu de son instrument tout les jours. Il jouait du violon, ce qui impressionna Lionel, qui le laissa partir en lui souhaitant une bonne fin de journée.

De son côté, il choisit de partir en ville, et revint finalement au lycée après une petite heure. Il voulait parcourir les différents bâtiments à son rythme, pour ne plus risquer de s’y perdre, ce qu’il fit donc. Il s’arrêta pour entendre jouer l’orchestre symphonique des premières qui s’entraînait, appis que les toits des différents bâtiments étaient utilisés de différentes manières, comme par exemple avec un cours de tennis ou encore une piscine couverte ! Il voulu voir ça de ses propres yeux, mais les toits étaient encore fermés aux élèves, et n’ouvriraient que la semaine suivante. Et enfin, il trouva la bibliothèque, dans laquelle il s’engagea. Mais il se faisait tard, et celle-ci était partuclièrement grande. Il eut donc à peine le temps de parcourir quelques rayons que déjà on annonçait sa fermeture. Il sortit donc pour aller prendre son repas du soir, et rentrer au pensionnat.

 

* *** *

 

Le lendemain, ils eurent mathématiques, français, anglais, et enfin chimie. C’était une journée très chargée. Lionel choisit donc de rester au lycée, et d’y attendre l’heure du repas en finissant de visiter la vaste bibliothèque. Il y pénétra donc pour la seconde fois, après avoir déposé ses affaires dans son casier. Il avait l’impression étrange que l’avenir entier était devant lui à présent qu’il se sentait confiant avec son sens de l’orientation. Il salua la bibliothécaire et partit à l’assault. Après avoir parcouru rapidement le rayon manga et celui des bd, il voulu voir ce qui était proposé d’autre avant de s’installer pour lire. Il avança donc en regardant ce qu’il trouvait sur son chemin : un trésor de connaissance ! Rien que le rayonnage sur l’art était une mine d’or et de diversité à lui seul. Peinture, sculpture, gravure, photographie, infographie, architecture, arts nouveaux, africains, tout y était et plus encore. Il poursuivit son chemin vers le rayon cinéma, la philosophie, les littératures du monde entier, classées par pays, et disponibles en langue originale ou traduite. Il se demandait étrangement ce que pouvait bien lire Sandro, la veille, sur son banc, mais cette idée le quitta vite et il poursuivit sa visite, jusqu’au moent où il s’arrêta enfin dans la littérature anglaise. Il était à la recherche d’un roman intéressant qu’il n’aurait pas encore lu, ou aurait oublié. Une fois sa cible choisie, il prit l’escabot le plus proche pour s’en emparer, pestant contre le fait que le livre était évidemment sur l’étagère la plus haute. Se hissant sur la pointe des pieds, il parvint à l’attraper, non sans faire basculer un autre livre de l’autre côté. Entendant alors un bruit particulier, il comprit qu’il l’avait fait tomber sur quelqu’un ; il s’excusa immédiatement et descendit, faisant le tour du rayon pour réparer sa gaffe. Mais son sourire s’effaça vite de son visage quand il comprit que sa maladresse allait encore lui apporter des ennuis. Le fils Vadillo en personne était en train de se redresser, le fameux livre en main. Il le lui tendit.

- Encore toi ?

- ...

- Tu me cherches, c’est pas possible... Il afficha un sourire ironique.

- Non, non ! Je l’ai pas fait exprès, je suis désolé...

Son regard devint encore plus incisif, tandis qu’il faisait frémir Lionel avec de simple mots, un avertissement :

- Ca fait deux fois.... A la troisième, je risque bien d’agir.... attention...

Le pauvre garçon bredouilla des excuses avant de s’éclipser avec les deux livres sous le bras, ne prenant même pas le temps de ranger en place celui qu’il avait fait tomber et qu’il ne comptait pas emprunter à la base. Il tendit sa carte à la femme qu’il avait croisé en entrant, et prit ainsi les deux livres. Ce qu’il ne remarqua pas en quittant la bibliothèque, c’est que son agresseur se dirigea ensuite vers la bibliothécaire, lui demandant le nom de celui qui venait de partir. D’abord réticente, elle céda bien vite à sa demande ; le saligo était doué pour faire parler les femmes...