Titre : Illusion d’une réalité

Auteur : Myushi

Type : Originale

Genre : Boy’s Love… Vie quotidienne et délire en tout genre ^^
Résumé : Quand un malade est sous l’effet de la fièvre et que cette dernière lui fait voir et faire d’étranges choses, que se passe t’il ? Quand un jeune homme, fou d’inquiétude, entre dans la chambre et assiste au delirium, que se passe-t-il ? Et bien la réponse se trouve dans le récit d’une après-midi loin d’être ordinaire de Gabriel et Matthiew.

Disclamer : Les personnages de cette histoires sont fictifs et inventés par Myushi. Merci de ne pas les utiliser sans son consentement.

Pensée

 

 

Illusion d'une réalité

 

 

*****

 

Vite… courir… se dépêcher…
Matthiew courrait à toute vitesse. On lui avait dit que Gabriel était tombé dans les pommes. Un fait déjà bien inquiétant. Cependant le fait que cela se déroule en plein cours n’affola que plus le brun. C’était certes un peu abusé comme réaction pour un simple délégué de classe, mais Matthiew prenait ce rôle très au sérieux. Le jeune homme s’était donc tout de suite inquiété. Il avait posé une bonne dizaine de questions, mais personne n’avait daigné lui répondre. C’était comme si tout le monde se fichait qu’un de leur camarade de classe soit malade. Ce point ne lui plaisait guère, mais il ne pouvait cependant rien y faire. Décidant donc de se renseigner à la source, l’étudiant avait attendu la fin des cours pour se dépêcher de rentrer. Il ne pouvait hélas pas quitter l’université comme cela. Aussi inquiet qu’il était, les cours qu’il lui restait comptaient pour le diplôme de fin d’année. Et évidemment, il n’était pas question de louper ce diplôme. Il avait donc vu les heures défiler avec une impatience presque enfantine. Il avait eut l’impression que les minutes duraient des heures et les heures des journées entières. Néanmoins, la fin des cours avait sonné, et attrapant sa veste et son sac, il s’était lancé dans une course folle.

 

Plus vite… encore plus vite… arriver… enfin…
Matthiew avait traversé tout le quartier ne perdant pas le rythme. Il se motivait intérieurement. Ses longs cheveux bruns volaient à chaque mouvement de ses jambes, lui donnant une cadence bien marquée. Son regard azuréen se voyait à peine tellement ses yeux étaient plissés. Et sa veste bleue presque noire et son jean d’un bleu pâle faisaient un concours à savoir qui monterait le plus haut. Ce fut la veste qui gagna et le jeune homme dut la rabaisser alors qu’au loin, il voyait enfin la maison de son camarade. Le brun accéléra encore un peu sa course effrénée, si bien qu’arrivé enfin à destination, il dut faire une pause, le souffle complètement coupé. Lui qui n’était pas doué en sport, il ressentait les effets de ce manque d’effort à participer. Inspirant puis expirant fortement, il redonna forme à ses vêtements, avant d’avancer d’un pas peu assuré vers la sonnette de la porte. Il hésita un instant puis, prenant son courage à deux mains, il poussa d’un doigt le bouton qui émit une sonnerie plutôt surprenante. Sursautant de surprise, il reconnut sans mal la mélodie d’un auteur de génie, nommé Wolfgang Amadeus Mozart. Il apprécia, une fois remis de ses émotions, l’air avant de ramener son attention vers la porte qui s’ouvrait.

 

Oh non… Et s’il ne voulait pas me voir… Partir…
Matthiew paniquait tout d’un coup. Et si en fait il avait fait une erreur ? Et si Gabriel lui riait au nez pour s’être inquiété de la sorte pour une toute petite perte de connaissance ? Et si tout cela n’était qu’une mauvaise blague destinée à se moquer du chef de classe, donc lui ? L’étudiant tout à ses pensées, recula d’un pas, puis d’un second… Il allait en effectuer un troisième quand la porte s’ouvrit brusquement. Sursautant sur le coup, il cligna des yeux le temps d’un instant en observant la personne qui se trouvait devant lui. Elle était plutôt grande, le visage fin. D’habitude, sa peau était légèrement bronzée, mais là, seule une étrange pâleur ressortait. Les cheveux blonds en bataille de son vis-à-vis lui montraient parfaitement qu’il venait de se lever. Matthiew songea qu’heureusement qu’ils étaient courts, sinon, il aurait souffert pour les démêler. Secouant la tête en réalisant que ce n’était pas le moment de penser à ce genre de détails, il revint à son camarade qui était toujours face à lui et qui avait pris la parole sur un ton quelque peu insolite.

 

-          Ah… Je t’attendais ! » Fit le blond en attrapant le bras de Matthiew complètement perplexe. « Je m’ennuyais sans toi. »

 

Que se passe-t-il ?... Il m’attendait ?... Pourquoi ?

Matthiew était complètement perdu. Il avait cette impression d’avoir loupé quelque chose de grave sans savoir ce que c’était exactement. C’était bizarre, vraiment bizarre. Se laissant tirer, il fixait Gabriel qui d’un geste peu équilibré du pied avait fermé la porte pour le conduire finalement jusqu’à sa chambre. Matthiew eut un temps d’arrêt. Ce n’était guère poli d’entrer dans la chambre d’un camarade. Surtout qu’il ne le connaissait que de loin. Gabriel était le genre de personne douée comme jamais en sport, qui collectionnait les récompenses et les titres. Il fallait dire qu’il était le joueur numéro un de l’équipe de base-ball. La coqueluche de toutes les filles, et même disait-on, de certains garçons qui regrettaient de ne pas être nés fille. Matthiew s’était toujours demandé si la rumeur était vraie ou non. Secouant la tête à nouveau, il revint à la réalité où le malade, le sourire plus que grand, s’était assit et l’avait invité à le faire aussi. L’étudiant obéit sans trop lutter malgré le fait qu’il soit réellement mal à l’aise. Mais il voyait parfaitement bien l’état de son vis-à-vis. Il avait le front en sueur. Ses pupilles étaient dilatées. Et surtout, sans que cela se voie trop, tout son corps était parcouru de frissons. Il ne fallait pas être médecin pour comprendre qu’il avait une fièvre carabinée.

 

Que faire ?... Le coucher ? … Aider…

Matthiew s’interrogeait sur ce qu’il devait faire. Il était tout à fait évident que Gabriel n’était pas en état de recevoir. Il devait donc appeler un médecin et appeler également l’université pour les informer que son camarade n’irait pas en cours. Le brun se leva afin d’aller faire ce qu’il avait à faire quand une main l’attrapa et le tira vers lui. Surpris, Matthiew ne put voir que le sourire béat du blond qui l’avait guidé vers ses bras pour lui faire un câlin digne des plus grandes peluches. Clignant des yeux, il resta assez bête. Et Gabriel qui ne le lâchait pas. Et il serrait… serrait… On avait du mal à croire qu’il était sous l’effet d’une fièvre carabinée. Alors qu’il cherchait à se dégager, reprenant enfin ses esprits, il fut coupé par une nouvelle prise de parole de son vis-à-vis. Clignant des yeux à nouveau, il resta bête contre le torse de Gabriel, cherchant à savoir si son esprit ne lui jouait vraiment pas un mauvais tour. Peut-être dormait-il en classe et qu’il faisait vraiment un rêve singulier qui le mettait en scène avec un camarade de classe croisé de temps à autres…

 

-          Oh monsieur Lapin, comme tu m’as manqué ! Tu ne dois plus partir. Sinon je t’enferme dans mon vieux coffre à jouets… »

 

Un rêve ? … Une réalité… délire…

Matthiew, là, se demandait si finalement ce n’était pas lui qui était tombé inconscient à l’université. Il se demandait s’il n’était pas en délire. Peut-être était-ce Gabriel qui était venu l’aider, ayant assisté à sa perte de connaissance et que dans son hallucination, il avait entraîné le jeune homme dans son rêve… C’était possible… Après tout, normalement, jamais il n’aurait pu courir aussi longtemps, sans faire une asphyxie… Il ne savait plus vraiment alors qu’il était toujours dans les bras de Gabriel, câliné comme un gros lapin en peluche. Puis il se souvint qu’il détestait les lapins. Et surtout qu’il y était allergique. Alors jamais il n’aurait rêvé qu’il était un lapin. Il était donc dans la réalité. S’écartant avec difficulté des bras puissants de son camarade, il le fixa et comprit enfin qu’il était dans la réalité. Et que sur le coup, celui qui était dans un délire, ce n’était pas lui, mais Gabriel. Matthiew se dit sur le coup que la coqueluche de l’université faisait ridicule avec son lapin imaginaire. Mais dans un sens, ça lui plaisait. Il ne savait pas trop pourquoi, mais ça lui plaisait…

 

-          Si tu m’enfermes, comment je pourrais te soigner ? » Avait finalement répondu Matthiew bien obligé de rentrer un peu dans le jeu. « Tu dois d’abord te coucher… Et ensuite, je vais te faire de la soupe. » Termina le brun qui n’aimait pas plus que cela tutoyer son camarade de classe.

-          Oh non… Moi je veux jouer avec toi… Et pis les lapins ça ne sait pas faire la soupe. » Contra le malade avec une logique qui n’arrangea pas Matthiew.

 

Que faire ?... Que dire ?... Appeler un médecin…
Matthiew trouva que dans son délire, Gabriel restait quand même logique. Même si parler avec un lapin en peluche n’était en rien normal. Repoussant ce détail pour le moment, il fixa le blond d’un air perplexe. Que devait-il faire ? Là était toute la question. Après tout, il n’était pas un garde malade et encore moins un médecin. Il ne savait même pas quoi lui dire… quoi rétorquer à ce dernier. Il le vit d’ailleurs se lever, aller chercher quelque chose qu’il n’eut le temps de voir, et revenir et s’asseoir à nouveau. Il cligna encore une fois des yeux avant d’à nouveau secouer la tête et fixer la porte de la chambre. Il devait appeler un médecin. Il se demandait d’ailleurs pourquoi Gabriel ne l’avait pas encore fait. Il allait le faire quand sa main fut attrapée et qu’avec un sourire enfantin, le blond lui donna une carotte en plastique. Le brun eut un instant d’arrêt en voyant le jouet, se demandant comment cela se faisait que Gabriel ait une carotte en plastique dans sa chambre, avant de fixer la carotte de plus près.

 

-          Ce n’est pas fait pour être regardé, mais mangé Monsieur Lapin. Tu dois être mort de faim après tout ce temps d’absence… »

 

Une plaisanterie ?... Partir… Fuir ?...

Matthiew continuait de fixer la carotte tout en remarquant l’intonation enfantine de Gabriel. Décidément, la fièvre de l’étudiant lui donnait de drôles de réactions. C’était comme si le blond avait de nouveau sept ans et qu’il revivait une scène du passé. Le brun se demanda à nouveau s’il s’agissait d’une plaisanterie. Mais en voyant l’expression qui paraissait si naturelle sur le visage de Gabriel, il ne put en conclure que tout cela n’était que vérité. Une illusion de réalité… Franchement, qui aurait pu croire qu’il vivrait cela un jour. Le brun réalisa soudainement qu’il ne devrait pas vivre cela. Que ce n’était pas une bonne idée de rester dans cette chambre. Il devait partir. Appeler un médecin, faire en sorte que tout aille bien pour son camarade, puis partir… Non, en fait, carrément fuir et ne plus jamais parler de cela. Ne plus y penser… De toute façon, personne ne le croirait. Décidant de ne pas contrarier le « fou », il fit semblant de manger la carotte avant de la dissimuler dans sa manche. Une fois cela fait, il se mit à marcher comme un voleur après avoir accompli son méfait, donc, sur la pointe des pieds, avec la délicatesse et l’agilité d’un chat.

 

-          Monsieur Lapinnnnnnnn ! »

 

Tombé… Gêné… perdu…

Matthiew eut juste le temps de faire deux pas avant que dans un élan, Gabriel ne lui saute dessus et le fasse tomber sur le lit. Pris par surprise, il fixa le blond qui était assit sur lui. Il resta bête, là, sur le dos, les cheveux en éventail sur le lit. En plus, il ne pouvait pas bouger. Dérouté, il chercha à se défaire. Il était plus que gêné par la position dans laquelle ils étaient. Rougissant de manière significative, il bénit le fait que son camarade soit en plein délire fiévreux. Il chercha à le repousser, mais en vain. Gabriel était plus lourd qu’il ne le pensait. Ce dernier d’ailleurs, toujours le sourire aux lèvres, se blottit contre lui, l’air complètement béat malgré le teint pâle et malade. Soupirant, il se sentait de plus en plus troublé. Ce trouble le gênait. Il était de plus en plus perdu. Il voulait quitter cette pièce. Décidément, le rôle de délégué de classe n’était vraiment pas de tout repos. Silencieux, de peur de trop bégayer, il cherchait toujours à fuir cette position des plus intimidantes.

 

Fuir… Surprise… Honte…
Mais rien n’y faisait, Matthiew ne pouvait vraiment pas bouger. Il voulait pourtant fuir tout cela. L’oublier, non, l’effacer complètement de sa tête. Après tout, il était certain que Gabriel ne se souviendrait pas de sa venue. Oui, il allait partir, fuir cette maison. Bon, après avoir appelé le médecin, mais il partirait, c’était sa seule certitude. Il était complètement plongé dans cette pensée quand soudain, il sentit son camarade se repousser. Mais il ne le lâcha pas pour autant. Ce dernier se mit en tête de le fouiller. Rougissant comme jamais, Matthiew chercha à repousser les mains qui passaient sous son haut. Mais à chaque fois qu’il en poussait une, une autre venait. Au final, bien malgré lui, il fut attaché par une cravate qui traînait au pied du lit… Ce qui évidemment ne lui plaisait pas du tout. Mais encore une fois, sa force lui faisait défaut… Et encore une fois, il était dans des ennuis non voulus…

 

-          Ce n’est pas bien monsieur Lapin. Je dois te punir. Pour la peine, je vais manger tout seul la sucette. »

-          Une sucette ? Je n’en veux pas… détache-moi… » Demanda le brun en tirant sur ses liens bien décidé à se sortir de cet embarras.

 

Se débattre… Empêché…
Matthiew fixa Gabriel, surpris. Il se demandait de quelle sucette il voulait parler. Car il avait beau regarder partout, il ne voyait pas la moindre sucrerie. Ne voulant finalement surtout pas s’enfoncer dans le délire de son vis-à-vis, il ne s’agita que plus alors que le blond se remettait à le fouiller. Il n’était pas question de continuer tout ce cirque. Il se débattit donc de plus en plus. Mais il avait l’impression que plus il tirait sur ses liens, plus ils se serraient. Soupirant, dépité, il renonça quand la fouille commença à devenir plus intime. Matthiew chercha à l’en empêcher. Mais c’était comme battre du vent. Pour un malade, franchement, Gabriel en avait de la force. Cependant, ce n’est pas pour autant que le brun resta sans rien faire. Il avait sa dignité. Il se promit d’ailleurs de ne plus jamais rendre visite aux malades de sa classe. Trop dangereux !

 

-          Ah ! Voilà la sucette ! » Fit Gabriel tout joyeux d’avoir trouvé sa sucrerie.

 

Troublé… L’arrêter…

Mais voilà… Ce n’était pas une sucette qu’il venait de trouver… Matthiew essaya de le prévenir. Il s’agita encore plus. Mais le blond se contenta de lui sourire et de lui rappeler qu’il pouvait faire ce qu’il voulait, qu’il était toujours puni et donc privé de sucettes. Grognant, se moquant bien d’avoir une sucette, il tressaillit en sentant SA « sucette » prise en bouche. Il chercha à se défaire mais toujours en vain. Alors que Gabriel semblait apprécier ce qu’il faisait, Matthiew lui était rouge de honte. Le geste le troublait. Il sentait d’étranges sensations l’envahir de plus en plus. Des choses nouvelles et complètements irréalistes pour lui… Plus le temps passait, plus le trouble arrivait à son paroxysme. Il devait l’arrêter à tout prix… Il serrait les poings et se mordait les lèvres pour retenir tout bruit non voulu. Il allait craquer, il devait faire cesser ça… Il allait le demander avec une certaine supplication quand Gabriel cessa par lui-même… Il le libéra comme si rien n’était et lui offrit un merveilleux sourire, laissant Matthiew dans une confusion sans bornes. Pas vraiment satisfait mais grandement soulagé, il se rajusta assez vite et fixa Gabriel. Il allait lui dire qu’il allait partir. Mais il n’en eut pas le temps. En effet, Gabriel, toujours le sourire aux lèvres, s’était recouché pour s’endormir, assommé… Matthiew le borda, appela ensuite le médecin et ne perdit pas de temps pour déguerpir des lieux…

 

Honte… fuite… Amour ?...

Il rentra chez lui et se glissa sous la douche. Cette rencontre le laissa mal à l’aise et rougissant comme jamais. Le lendemain matin, il retourna à l’université. Il chassa tout cela de son esprit. Mais cela fut vain quand il tomba nez à nez avec Gabriel qui était de retour. Un coup de froid lui avait dit le médecin. Une bonne nuit de repos, et il pouvait retourner à l’université. Tressaillant sans savoir pourquoi, honteux comme jamais, il chercha à fuir. D’ailleurs, il en prit le chemin quand il fut attrapé par le bras. Sursautant au toucher, il fixa le responsable de cela avant de rougir, pas vraiment à son aise.

 

-          Matthiew… »

-          Je dois aller à la salle des professeurs… » Contra le brun ne tenant pas à rester en présence de ce dernier.

-          Je.... Tu es venu hier chez moi n’est-ce pas ? » Interrogea le blond sans tenir compte des propos de son vis-à-vis.

-          Euh… oui… »

 

Résigné, le brun baissa les yeux honteux. Gabriel comprit immédiatement que son lapin à tête de Matthiew avait bien existé et que le reste aussi. Ennuyé également, il le fixa avant de s’éloigner lentement. Mais avant, une caresse sur la joue de Matthiew vint se poser.

 

-          Repasse quand tu veux. J’aime bien ce genre de sucette et surtout celui à qui elle appartient ! »

 

Matthiew cligna des yeux avant toucher sa joue. Il resta bête devant la situation. Il se posait des questions… Il aimait… Secouant la tête, il alla vers la salle des professeurs alors que les mots du blond résonnaient avec persistance dans son esprit. Etait-ce cela qu’on appelait amour ? L’illusion était devenue réalité et Matthiew n’était pas certain d’être prêt pour cela…

 

 

Fin