Chronique de Yakuza

Titre : Un visage pour deux personnalités

Auteur : Myushi et Val-Rafale

Série : Originale

Genre : Yaoi. Policier / Intrigue / Action.

Résumé : L'histoire se passe 4 avant Akaitsuki...

Avertissement : Attention, certaines scènes seront assez violentes…

Disclamer : Les personnages de cette histoire sont totalement fictifs et inventés par Myushi. Merci de ne pas les utiliser sans son consentement.
~ Pensée ~

 

 

Un visage pour deux personnalités
Chapitre 02 - Projet d’Avenir

 

 

Declan avançait dans les rues de Londres d’un pas rapide, un gros sac dans une main. Il regardait de temps à autre derrière lui, s’assurant de ne pas être suivit. Il le faisait discrètement, si bien que personne ne remarquait ses mouvements de tête. Il avait l’habitude d’agir ainsi. Surtout lorsqu’il se rendait à un rendez vous comme celui qui l’attendait. Son contact n’aimait pas les mauvaises surprises. Une fois, Declan avait eut le malheur de ne pas être prudent et de se faire suivre. Son ami le lui avait fait regretter. Sa mâchoire se souvenait toujours du coup qu’il avait reçu. Mais bon, il ne lui en avait pas porté rigueur et lui avait pardonné cette erreur passagère. Cela arrivait à tout le monde même si ça pouvait leur coûter la vie dans leur milieu.

 

Arrivant à un carrefour, Declan jeta encore un coup d’œil derrière lui avant de pénétrer dans un bâtiment qui faisait un angle. Il gravit les escaliers jusqu’au troisième étage puis sonna à une porte. Il patienta ainsi quelques instants, attendant que son ami vienne lui ouvrir. Il entendit un verrou être activé puis la poigné s’abaisser. La porte s’ouvrit lentement sur un jeune homme qui devait avoir un ou deux de plus que Declan, les cheveux un peu en bataille. Il semblait fatigué pour ne pas dire épuisé. Declan en déduisit qu’il avait encore fait des frasques toute la nuit.

 

-          Salut Reece !

-          Tu es en avance… » Répondit l’interpellé en bâillant.

-          De deux minutes… Faut pas pousser non plus. Tu comptes me faire entrer ou on discute sur le palier ?

 

Reece ouvrit la porte en grand avec un grognement. Il se dirigea ensuite vers le salon et s’affala sur le canapé. Declan le suivit en soupirant. Il ferma la porte derrière lui et la verrouilla comme toujours. Il rejoignit ensuite son ami dans le salon. Il vira quelques fringues qui traînaient sur un fauteuil, témoignant de la nuit agitée de Reece, avant de s’installer, gardant précieusement son sac contre lui.

 

-          Bon qu’est-ce que tu voulais ? Ca semblait important au téléphone.

-          J’avais juste un truc à te demander. Un petit service et il n’y a que toi qui peut me le rendre.

-          Et pour toi c’est une question de vie ou de mort ?

-          Biensûr que non !

-          Alors pourquoi j’ai dû mettre à la porte la conquête que j’ai eut du mal à capturer ?

-          Je voudrais que tu entres dans l’école de styliste que Nolan veut rejoindre !

-          Non mais j’ai une tête de travesti ? Si ton Nolan est une gonzesse moi je n’en suis pas une !

 

Declan se maîtrisa pour ne pas coller son poing dans la figure de Reece. Il ne supportait pas qu’on parle ainsi de son frère. Il n’y avait que lui qui avait le droit de le juger. Il avait un mal fou à contrôler la colère qui montait en lui en cet instant. Pourtant, s’il voulait que son ami cède à sa demande, il devait se tenir. Ne pas s’emporter… Rester calme et trouver le bon point faible qui le ferait changer d’avis. Ce qui n’était guère difficile…

 

-          Il y a plein de fille là bas. Certainement des riches… Des filles à papa qui aiment désobéir aux ordres et aller avec les mauvais garçons.

-          Tu crois ? » Fit Reece en cachant très mal son intérêt.

-          Tu es beau garçon ; elles craqueront toutes. Et évidemment c’est moi qui paye tes frais d’inscription. Ton travail sera juste de ne pas lâcher Nolan d’un centimètre. Tu t’en sens capable Reece ? Cela va de soit, je ne demanderai pas d’argent lorsque tu auras réussi à escroquer tes conquêtes.

-           Ok ! Je suis partant !

-          Parfait, alors rends-toi dès dix heures au Collège Saint Martin.

-          Tu veux dire dans cette école ? Et tu vas peut être me fournir les fringues pour y aller ? Et leur uniforme ?

-          Tu auras tout. Et les vêtements, les voilà ! » Déclara Declan en tendant le sac qu’il avait amené.

 

Il avait tout prévu. Il savait que Reece ne pourrait pas lui refuser sa proposition. D’autant qu’il connaissait ses points faibles pour les filles et l’argent. S’il se débrouillait bien, il parviendrait à se faire pas mal de frics. Mais c’était à lui de se la jouer finement. En serait-il capable ? Declan n’en doutait pas. Pour une poignée de Livre Sterling, il était prêt à tout. Au moins, il joindrait l’utile à l’agréable.

 

Reece saisit le sac tendu et émit un sifflement admiratif. Declan ne s’était pas payé sa tête. Il devait y avoir au moins quatre ou cinq tenues différentes. C’était à se demander si son ami ne lui cachait pas un pactole digne des richards qu’ils s’amusaient à détrousser. D’autant qu’il avait certainement acheter ça en double…

Au fond du sac, le jeune homme découvrit le costume de l’école, pile à sa taille. A croire que cela avait été fait sur mesure… Juste en dessous du prestigieux uniforme, il y avait une enveloppe bien garnie de billets.

 

-          C’est l’inscription et pour tes repas du midi. S’il en manque je t’en redonnerai. Il y a aussi ta fausse identité et tes faux parent. Lis tout par cœur avant de t’inscrire.

-          Tu as dû payer ça une fortune !

-          J’ai fait un prêt. Tout simplement…

 

Pur mensonge évidemment… Declan n’allait pas avouer à son ami qu’il possédait de l’argent de côté, laissé par ses parents morts. Cela ne regardait pas. Et puis, il ne voulait pas devenir une cible pour Reece. A n’en pas douter, il parviendrait à tout lui prendre. Il était plus sage de garder ce détail pour lui. De plus, un prêt restait quelque chose de logique. Declan serait prêt à beaucoup de chose pour son frère. Reece n’était pas censé tout savoir.

 

-          Ah… Ok… bon je prends une douche et je file. Et fais gaffe au prêt que tu prends…

-          Je sais. Et c’est la rentrée, donc tu restes sur place.

-          Hein ? Mais j’ai plein de trucs de prévu aujourd’hui !

-          Et bien tu les feras après les cours. Je te souhaite bonne chance et une excellente journée.

 

Sur ces mots, Declan se leva pour quitter l’appartement. Il devait maintenant annoncer la bonne nouvelle à Nolan. Peut être lui pardonnerait-il d’avoir encore perdu son sang froid. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Son frère avait le don de l’énerver. Pourtant, il l’aimait plus tout. Il devait juste le corriger de temps à autre, lui remettre les idées en place, l’obliger à suivre la route qu’il avait décidé de lui faire prendre.

 

C’est sur cette pensée que le Declan prit le chemin du retour. Il marchait toujours dans les rue à en direction de l’appartement qu’il partageait avec son jumeau. Il passa alors devant une bijouterie et s’arrêta pour fixer une gourmette sertie de pierres noires. Voilà quelque chose qui plairait à son frère. Cela pourrait l’aider à se faire pardonner de ses leçons.

Sans la moindre hésitation, Declan entra dans la boutique et acheta le bijou en question. Il le paya sans chercher à marchander le prix. Rien n’était trop beau pour Nolan. Ce bijou lui irait à ravir. D’une certaine façon, il l’aurait toujours avec lui.

 

Satisfait de son achat, Declan rentra directement à l’appartement. Il enleva ses chaussures à l’entrée puis s’avança dans leur petite pièce de vie. Il posa son regard sur son frère allongé sur le canapé, endormi. Il devait avoir pleuré pas mal, vu le dessous de ses yeux rougis. Et voilà, il lui avait encore fait du mal…

Declan s’approcha doucement de lui et posa une main sur ses cheveux.

 

-          Nolan…

 

L’interpellé gémit dans son sommeil et tenta de fuir un peu la main.

 

-          Nolan… Réveille toi. » Fit plus durement Declan.

 

C’était terrible. Son frère ne manquait pas une occasion de le mettre en colère. Pourtant, il voulait se faire pardonner. Mais s’il ne réveillait pas dans la seconde, il allait encore devoir le corriger. Comment lui offrir ensuite ses cadeaux ?

Declan allait lever la main sur lui pour le gifler mais étrangement, Nolan ouvrit brusquement les yeux et se redressa en protégeant son visage. Il craignait de recevoir le coup qui menaçait de tomber.

 

-          Ton repas est prêt !! » Déclara-t-il paniqué. « Il est dans le micro-onde !! »

-          Hein ? Ce n’est pas pour ça que je t’ai réveillé. » Grogna Declan vexé et agacé.

 

Il se redressa et lui balança le sac avec l’uniforme du collège Saint Martin. Lui qui voulait lui faire une belle surprise, il avait tout gâché. Nolan méritait une leçon. Mais Declan s’abstint de la lui donner pour le moment. Il devait se maîtriser. Il lui lança quand même un regard noir.

 

-          Pour toi ! Même si tu ne le mérites pas ! Ne me fais pas honte là-bas ! Je le saurai et tu sais ce qui arrivera ensuite.

 

Nolan ne put réprimer un frisson devant la menace de son frère. Il saisit cependant, le sac et l’ouvrit. Quelle ne fut pas sa joie de voir l’uniforme du collège qu’il n’espérait plus intégrer… Il devait rêver. C’était trop beau pour être vrai. Cela signifiait-il qu’il allait pouvoir y aller ? Suivre les cours de stylistes et devenir créateurs comme il l’avait toujours souhaité ? C’était à peine croyable. Il sentait son cœur battre à tout rompre. Il était le plus heureux des hommes. Et cela, il le devait à une seule personne… Le seul être qui lui était cher… Son jumeau.

Sans pouvoir se contrôler, il lui sauta dans le bras et l’embrassa.

 

-          Merci Declan !! Je te promets que tu ne le regretteras pas ! Tu seras fier de moi !

 

Declan lâcha un grognement et serra son frère dans ses bras. Toute colère venait de le quitter. Le bonheur de son frère faisait le sien. Il y avait longtemps qu’il ne l’avait pas vu sourire de la sorte. Cela lui réchauffait le cœur. Finalement, peut être que cette journée allait bien se finir sans violence. Il en doutait un peu… Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que Nolan allait encore faire des bêtises. Il était comme un enfant. Et un enfant qui fait une bêtise, on le corrige.

D’ailleurs, Nolan s’écarta de lui et le fixa, rompant cette scène tellement plaisante.

 

-          Au fait, tu as mangé quand même ? Je trouve que tu as les joues creusées, et ça ne te rend pas très beau. » S’inquiéta Nolan en lui touchant du bout des doigts l’une des joues.

 

Etrangement, la scène se déroula un peu comme au ralenti. Declan se vit clairement lever la main et l’abattre sur la joue de son frère. C’était plus fort que lui. Nolan devait toujours tout gâcher. A croire qu’il aimait se prendre des coups. Si tel était le cas, il n’avait qu’à lui dire. Il le ferait plus souvent.

 

De son côté, Nolan fut surpris et en perdit l’équilibre. Il se retrouva assis sur le canapé, passant une main sur sa joue endolorie. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Il ne faisait que s’inquiéter pour lui. Il n’avait rien dit de mal. Pourquoi l’avait-il frappé ? Il ne comprenait pas. Mais il savait ce qu’il avait à faire pour éviter que les coups ne pleuvent encore.

 

-          Pardon ! Je ne voulais pas dire ça !

-          Et que voulais-tu dire ?

-          Rien ! Je m’inquiète juste pour ta santé… Je ne veux pas te perdre… S’il te plait… Pardon…

 

Lâchant un grognement, Declan se détourna et se dirigea vers la cuisine. Il fit réchauffer son plat en continuant de grommeler. Il se sentait agacé. Il avait envie de lui donner une nouvelle correction. Mais elle ne serait pas trop justifiée, vu que Nolan avait demandé pardon. Un bon prince doit savoir pardonner les autres. Même si ce n’est pas chose facile.

 

Voyant qu’il avait été épargné, Nolan saisit rapidement son sac avec l’uniforme et se rua dans sa chambre. Il ne la ferma pas à clé, ne voulant pas attirer les foudres de Declan. Mais il s’installa dans un coi net n’en bougea plus. Pas de bruit… Pas de colère… Pas de coups… Il se contenta donc de rêvasser au lendemain et à l’avenir qu’il pourrait se créer un jour, tout en caressant le sac.

 

*****

 

Nathen, posté sur son toit, avait assisté à toute la scène. Il lâcha ses jumelles avec un grognement évident de colère. Il devait faire quelque chose. Il le savait. Mais il était pour le moment mains et poings liés. Il était sorti de leur vie, il y a bien longtemps. Declan seul, avait gardé un contact avec lui. Enfin contact… Façon de voir les choses. Disons que ce jumeau là était le seul à connaître son existence. Nathen aurait préféré que cela soit Nolan… Mais il n’avait pas choisi.

 

Lâchant un soupir, il regarda une nouvelle fois en direction de l’appartement puis rangea sa paire de jumelles dans sa sacoche. Il se tourna alors vers Evan qui s’était un peu endormi par terre. Se passant une main sur le visage, Nathen lui mit un petit coup de pied dans la jambe. C’était généralement suffisant pour réveiller quelqu’un et sans vraiment de méchanceté. Il ne l’avait pas frappé fort, c’était une pichenette plus qu’autre chose…

 

-          Réveille-toi gamin ! On y va !

-          Hein ? Quoi ? Où ? Où on est ? Il est quelle heure ?

-          Sur un toit… » Répondit Nathen en se massant les tempes.

-          Ah oui… D’ailleurs tu ne m’as pas dit ce qu’on venait faire ici. Et pourquoi tous les, jours aux mêmes heures ou presque… Une fois le matin et une fois le soir. Enfin à ce qu’on m’a dit.

-          Ca ne te regarde pas.

 

Sans rien ajouter, il quitta le toit pour regagner sa voiture sept étages plus bas, laissant ainsi le rouquin à ses interrogations. Personne ne savait qu’il avait encore de la famille. Il ne tenait pas à ce que cela s’ébruite. Il ne voulait pas qu’il arrive malheur à Nolan. Ce qu’il vivait actuellement était déjà bien difficile à supporter.

Nathen se glissa derrière le volant et aurait bien aimé allumer une cigarette s’il n’essayait pas d’arrêter alors que Evan, lui, ne se gêna pas pour le faire. Grimaçant, le brun saisit la clope et la jeta par la fenêtre tout en lançant un regard noir à son apprenti.

 

-          Je t’ai déjà dis quoi ?

-          Hein ?

-          On ne fume pas dans cette voiture.

-          Attends tu as vu tous les mégots qu’il y a dans le cendrier. Tu vas pas me faire croire qu’on ne fume pas ici !

-          Et pourtant, on ne fume pas !

-          Et pourquoi monsieur le « coincé » ?

-          Parce que je te l’ordonne.

-          Ce n’est pas une bonne raison !

 

A ces mots, Evan reprit une cigarette et l’alluma avant de souffler un nuage de fumée au visage de Nathen. Ce dernier agita la main pour la chasser et le fixa froidement. Il était tenté de la lui reprendre mais ce jeu pourrait durer des heures. Il n’avait pas de temps à perdre. Ce gamin devait être formé rapidement au métier. Plus vite il le serait, plus vite il serait débarrassé de lui.

Pour commencer, un bon tueur devait avoir une bonne arme. Une arme à son image… Cela ne signifiait pas quelque chose avec sa signature. Mais un révolver ou un pistolet calibré et agencé pour la main de son futur utilisateur. Tout le monde ne pouvait pas utiliser toutes les armes. Il fallait qu’elle soit faite par un spécialiste. Il se trouve qu’il connaissait quelqu’un capable de trouver l’âme sœur du tueur en un coup d’œil.

 

Démarrant, Nathen prit la direction du nord ouest de Londres, vers la petite ville de Watford. Il mit pas mal de temps pour y parvenir, entre les ponts, les feux, les bouchons et les péages, c’était un calvaire d’entrer ou de sortir de la capitale. Cela l’était encore plus avec quelqu’un à côté qui ne cessait de demander la destination, et le programme de la nuit. Nathen était fatigué alors que la soirée venait tout juste de commencer.

 

Arrivé enfin à destination, dans un silence incertain, Nathen conduisit lentement dans les rues traditionnelles de cette petite ville de campagne londonienne. Il s’engagea dans une petite ruelle et se gara devant une maison cintrée par deux jumelles, aux murs de briques rouges. L’aîné descendit du véhicule et se dirigea vers la porte de la dite maison, suivit de prêt par son apprenti qui posait toujours son éternelle question : « On va où ? ».

Sans lui répondre, Nathen sonna à la porte et patienta quelques instants avant qu’un homme d’âge mûr ne leur ouvre.

 

-          Jordan Orland… Vous ne changerez pas…

-          Oh ! Mon petit Nathen ! Bah quoi ? Mon cardigan ne te plait pas ?

-          Trop vieux… Cela fait des années que vous portez le même…

-          Mais non j’en change voyons !

-          Peu importe… » Soupira Nathen quelque peu dépité. « Je ne suis pas ici pour discuter mode mais pour une arme. »

-          Et bien si tu ne me l’avais pas dit, je ne l’aurai jamais deviné. Entrez !

 

Nathen sentit une petite veine pulser à sa tempe, mais il se contenta d’entrer sans faire de commentaires. Il savait que cela ne ferait qu’attiser le désir de jouer de Jordan. Il n’avait pas envie d’être de nouveau le centre d’intérêt de ce dernier. Bien qu’il savait déjà que cela arriverait lorsqu’il lui demanderait qui était le jeune homme qui le suivait. Il l’entendait déjà critiquer son caractère…

 

Evan regarda le vieux puis son maître et tendit la main avec un grand sourire. Il ne savait pas qui était cet homme mais de le voir clouer le bec de Nathen était une chose plaisante. Pour une fois, il n’avait pas eut le dernier mot.

 

-          Bonjour ! Je suis Evan Allen, son nouvel apprenti !

-          Un apprenti ? C’est bien la première fois que Nathen accepte d’en avoir un !

-          Oh mais c’est parce que le vieux Markeley ne lui a pas laissé le choix !

-          Vous avez terminé ? Nous n’avons pas que ça à faire. » Coupa aussitôt Nathen avant que cela ne dégénère. « Il lui faut une arme à son image ! »

-          Ca je m’en doutais un peu. Mais c’est tellement plaisant de voir quelqu’un qui t’oblige enfin à offrir ton savoir.

-          Je m’en serais bien passé.

-          Bref !!! Petit… Suis moi !

 

Evan lâcha un grognement au mot « petit », chose qui fit sourire Nathen. Chacun son tour… Il allait comprendre que le maître d’arme n’était pas aussi sympathique qu’il en avait l’air. Surtout lorsqu’il décidait de taquiner…

 

-          Je ne suis pas petit ! » Fit-il en suivant tout de même. « J’ai quand même vingt deux ans ! »

-          Si vieux ? Et bien, il va avoir du boulot le pauvre Nathen !

-          Hey !!

-          Quoi ? Arriver à un certain âge, les infos ont dû mal à être enregistrées. C’est une réalité.

 

Grognant une nouvelle fois, le rouquin s’abstint de répondre, réalisant que cela ne ferait qu’attiser le feu. Cet homme devait prendre plaisir à mettre les autres en boite. En même temps, à son âge, il n’avait certainement pas d’autres occupations plus intéressantes.

 

-          Au fait ! Le vieux ! Tu as quel âge ?

-          L’âge de mes os, petit ! L’âge de mes os ! » Répondit l’homme alors qu’il ouvrait une porte dérobée derrière un grand tableau qu’on disait d’art, menant sur un sombre couloir.

-          Ca ne me répond pas ! Vos os, ils ont quel âge ?

-          Cinquante ans ! » Déclara Nathen pour couper court à ce nouveau jeu du chat et de la souris. « Maintenant donnez lui son arme ! »

-          Mais nous y allions !

 

L’aîné lâcha un petit rire amusé devant l’attitude agacé de Nathen. Il avait si peu de patience pour certaine chose. C’était toujours plaisant de jouer avec ses nerfs. Mais c’était aussi un jeu risqué. Il avait parfois la gâchette facile, surtout lorsqu’on abordait certains sujets, comme celui de ses compétences. Il ne supportait qu’on lui fasse remarquer ses faiblesses. Il les connaissait trop bien pour se prendre une remarque en pleine figure sur ce sujet. Une fois, quelqu’un avait mis en avant un de ses soucis au niveau du travail. Cette personne l’avait amèrement regretté…

 

Enfin le sujet n’était pas à cela. Le maître des lieux en pensant à ça, ouvrit une nouvelle porte puis pénétra dans une grande pièce dont les murs étaient tapissés d’armes en tout genre. Elles avaient été disposées avec grand soin, sur des supports ou des étagères. Evan lâcha un sifflement émerveillé. Il n’avait jamais vu autant de pistolets, révolvers ou fusils réunis en un même lieu. C’était magnifique, selon lui. Il s’approcha d’un mur et tendit la main pour saisir un calibre neuf millimètre. Mais une main se posa sur son avant bras, le stoppant dans son mouvement. Evan tourna la tête vers Jordan.

 

-          Quoi ?

-          On ne touche pas sans mon autorisation, Petit.

-          Pourquoi ? » Demanda le jeune homme avec un grand sourire, plus que tenté de vérifier lui-même les raisons.

-          Tu y laisserais ta main.

 

Le jeune homme regarda à nouveau le support et pencha la tête sur le côté. A ce moment là, Jordan prit un peu de poudre à canon qui traînait par terre et la souffla sur les armes. Plusieurs lasers apparurent aux yeux de tous. Evan les fixa avec de grands yeux surpris avant de se mettre à sourire.

 

-          C’est génial comme système de sécurité !

-          Au moins, si un petit rigolo tente de me voler, il y laissera la chose qui lui permet de commettre ses méfaits.

-          Cela n’a pas dû vous arriver ! » Affirma Evan en se redressant, toujours aussi souriant.

-          Effectivement. Bon… Ton arme, Petit…

-          Je ne suis pas…

 

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une main le bâillonnait. Nathen ne voulait pas perdre plus de temps en bavardage. Le maître était décidé à lui fournir une arme alors, il n’allait pas laisser un gosse tout gâcher. Il le poussa en gardant toujours une main sur sa bouche et suivit Jordan vers un autre pan du mur. L’aîné ferma un instant le système de sécurité et prit un révolver dont la barillet pouvait contenir six balles. Il soupesa l’arme et la fixa sous toutes les coutures. Elle était parfaite pour le jeune homme. Légère… Maniable… Un peu ancienne… Et surtout, elle permettrait à ce dernier de ne pas trop jouer au Cowboy et donc de prendre des risques.

Jordan remit le système de sécurité puis tendit l’arme au jeune homme.

 

-          Voilà pour toi ! Petit !

 

Evan tenta de répondre mais ce qui sortit de ses lèvres fut totalement incompréhensible. Il fallait toujours remercier Nathen pour cela. Il était hors de question qu’il laisse son apprenti manquer de respect envers celui qui daignait lui offrir une arme. Pour lui faire comprendre de bien se tenir, il lui lança un regard noir.

 

-          Je te lâche seulement si tu te tiens à carreau.

 

Evan répondit par un signe affirmatif de la tête, voyant que son arme à lui était toujours tendue. Nathen le lâcha doucement, prêt à le bâillonner de nouveau si jamais il disait un mot de travers.

Plus vif que l’éclair, Evan saisit l’arme avant de tirer la langue au vieux et de lui lancer :

 

-          Je ne suis pas Petit, Vieux Chnoque ! Mais merci !

-          EVAN !!! » Gronda Nathen en lui courant après. « Si je te chope, je te tue ! »

 

Jordan éclata de rire en voyant que finalement ce n’était pas lui qui allait mettre en colère ce cher Nathen. Ce petit se débrouillait très bien toute seule pour ça. C’était pour ça qu’il ne prit pas la peine de répondre à l’insulte. Il se contenta de les laisser dans la salle sécurisée qui se mettait en fonction quand il la quittait. Une alarme se fit alors entendre et des lasers pointèrent vers les deux hommes encore présents, attaquant leurs vêtements.

 

-          Alors ? Vous venez ? Ou peut être désirez vous une nouvelle garde-robe.

 

Nathen ne se le fit pas dire deux fois. Il empoigna le gamin et le tira violemment en direction de la sortie. Une fois à l’extérieur, il lui jeta un nouveau regard noir, rempli de sous entendu. Il comptait bien lui faire regretter son comportement lorsqu’ils seraient seuls.

Les laissant s’amuser, Jordan regagna sa petite boutique ayant entendu un client entrer. Il savait que ses deux « invités » sauraient retrouver la sortie. Ce qu’ils firent rapidement. Nathen paya pour l’arme puis quitta les lieux en tirant son apprenti qui désirait encore jouer avec le soit disant « vieux chnoque ». Ils prirent ensuite la direction de Londres pour enfin commencer l’apprentissage du rouquin.

 

 

A suivre…