Titre : Yochimu

Auteur : Myushi et Val-Rafale

Originale

Genre : Yaoï. Fantastique / Intrigue / Action.
Résumé : Cinq anciens amis se retrouvent après avoir reçu une invitation. La joie est de mise et les souvenirs avec. Mais tout se complique quand leur réalité se change en étrangeté et que leur monde change pour devenir fantastique. Que se passe t’il ? Quelle est cette légende qui les a entraîné dans cet univers ? Que de question, et la réponse se trouve au fond de chacun d’eux… Et dans le monde de Yochimu !

Disclamer : Les personnages sont fictifs et appartiennent à Myushi. Merci de ne pas les utiliser sans son consentement.

~ Pensée ~

 

 

Yochimu

Chapitre 06 – Premier interlude

 

 

Iluwinya, conté Sud, ville de Elrohir, domaine du comte de Fitzlewis,

 

-          Père ? Que faites-vous ici à cette heure ? » Demanda une voix à moitié endormi à l’encoignure d’une porte.

-          Ayden ? Tu devrais dormir ! Retourne te coucher sur le champ ! » Ordonna l’homme à la carrure imposante.

-          Mais… » Objecta le jeune garçon qui ne comprenait pas ce qui se passait.

-          Obéit ! » Hurla presque le comte.

 

Sans vraiment saisir la colère de son père, l’enfant fit demi-tour. Il était rare quand son père agisse de la sorte. Habituellement, il était quelqu’un de doux et compréhensif. C’était ce que tout le monde disait autour de lui. Alors qu’est-ce qui pouvait bien se passer ? Le jeune Ayden s’interrogeait sans vraiment trouver de réponses. Si bien qu’au lieu d’obéir et d’aller se recoucher, il opta pour entrer dans la pièce juxtaposée à celle où était son père. Il savait que cela n’était pas bien, que ça pourrait lui attirer des ennuis. Mais il était bien trop curieux pour passer à côté d’une telle intrigue. Le garçon dut jouer de stratagème pour entrer dans la pièce sans se faire voir, et surtout pour entendre. Et là, il se cacha tout simplement, contre le mur, afin d’écouter ce qui se passait à côté. Si au début, il n’entendait rien, après quelques instants, le calme s’estompa. Au bout d’un moment, des bruits de pas et d’épées qui cognaient contre la jambe de son propriétaire, faisant taper bruyamment l’arme dans son fourreau, vinrent troubler le silence pesant. Ces derniers furent suivit de peu par des bruits de voix, ce qui fit tendre l’oreille au garçonnet.

 

-          Nous avons assez attendu comme ça monsieur le comte ! » Commença une voix qui était familière à Ayden.

-          Il faut payer à présent ! » Surenchérit une autre voix, inconnue cette fois-ci là.

-          Payer ? Mais avec quoi ? Mes caisses sont vides, comme toutes les caisses du royaume ! Vous le savez autant que moi ! » Justifia l’interpellé plein d’aplomb.

 

Ayden reconnaissait bien son père dans ces paroles. Mais il se demandait de quoi ils pouvaient bien parler. Payer pour quoi ? Qu’est-ce qui se passait ? L’enfant à la chevelure couleur lune savait que les temps étaient durs. Que les récoltes n’avaient pas étés bonnes et que, par conséquent, les villageois et les paysans n’avaient pas pu payer en totalité les impôts. Mais ce n’était pas la première fois. Et son père avait accepté ce fait sans plus en demander à ses vassaux. Les temps étaient durs pour tout le monde et il n’était pas du genre à oppresser les autres pour son confort personnel. Ayden l’idolâtrait pour cela. Il état à ses yeux un homme bon et juste qui savait veiller sur son peuple. C’est pour cela que d’entendre cette conversation le troubla plus que de mesure.

 

-          Ne trouvez pas d’excuses monsieur le comte ! » Commença la voix familière. « Vous ne voudriez pas qu’on se paie avec la seule chose qui ait encore de la valeur dans cette contrée ! »

-          Je suis certain que le roi lui trouvera une utilité ! » Rajouta la voix inconnue avec une certaine malice qui donna froid dans le dos au jeune garçon.

-          Quoi ? Que… Non ! » S’énerva le comte. « Je vous interdis de l’approcher ! Je trouverai l’argent ! »

-          Oui, mais quand monsieur le comte ? Quand je vous le demande ! »

-          Je… Je me débrouillerai… pour la fin de la semaine ! Mais ne l’approchez pas ! »

 

Ayden fut surpris du trouble et de la colère de son père. De quoi ils parlaient donc ainsi ? Qu’elle était cette chose précieuse qui mettait son père dans tous ses états ? Cela devait vraiment être important pour qu’il s’emporte de la sorte. Il était si rare qu’il s’agace ainsi. Le garçon hésita un long moment et se mit à réfléchir très sérieusement. Il devait aider son père. Mais comment ? Il y avait bien l’argent qu’il avait caché dans son fort secret. Mais est-ce que ça suffirait ? Il en doutait. Mais si ça pouvait aider son père, il lui donnerait sans la moindre hésitation. Et puis... même si ça faisait mal de s’en séparer, il restait les bijoux de sa mère, son souvenir encore vivant en lui, ayant oublié son visage, ses attitudes et sa voix. Soupirant à cette pensée, le jeune garçon s’apprêta à se lever, quand la suite de la conversation le figea.

 

-          Hm… voyez-vous monsieur le comte, c’est que je n’ai plus confiance. Vous avez choisi de demander mon aide pour que votre épouse mette au monde un héritier et je l’aie exaucé. En échange, au dix ans de l’héritier, vous deviez me donner un tiers de votre fortune de l’époque ! Mais n’ayant plus de fortune, vous me chercher des excuses… » Résuma la voix familière avant d’être coupée subitement.

-          Mais je ne comptais pas rompre ma parole. Je vous demande juste un peu de temps ! »

-          Voyons, voyons ! » Commença avec un ton effrayant pour le garçon la voix connue. « Ne cherchez pas à me tromper ! »

-          Oh ! Mais pourquoi pas prendre l’objet précieux en caution et le rendre quand vous aurez l’argent messire ? » Souligna avec un amusement cynique la voix inconnue.

-          Mais voilà une bonne idée mon brave Yetser. »

-          Non… Vous ne pouvez pas ! Je vous paierai ! » Coupa le comte qui reprenait un peu d’assurance afin de protéger ce bien si précieux.

 

Ayden le comprit presque aussitôt. Ce bien devait vraiment être important pour que son père fasse une telle promesse. Il ne connaissait pas la fortune de ce dernier avant sa naissance. Il ignorait également pourquoi il avait fait appelle à cet homme pour qu’il vienne au monde. Mais cela ne le regardait pas. Enfin si, mais il préférait que son père lui explique par lui-même. Cependant, il savait une seule chose, c’était qu’il devait aider son père. C’était son devoir d’héritier. Même si se retrouver face à ce type au regard pas normal ne le rassurait pas du tout. Prenant son courage à deux mains, il se redressa sans bruit. Il quitta la pièce et, après avoir beaucoup hésité, il se dirigea vers la porte où les trois hommes discutaient encore. Là encore, l’hésitation était présente. L’enfant avança puis recula, puis avança à nouveau. Il sentait une certaine peur naître en lui. Sa main se posa et se retira de la poignée de la porte un nombre incalculable de fois. Mais finalement, après avoir pris sa respiration, il enclencha le mouvement de la dite poignée et pénétra dans les lieux. Aider son père était plus important que ses propres craintes, sûrement injustifiées.

 

-          Père ! » Il accourut dans les bras de ce dernier, fortement impressionnée par la présence des deux autres hommes. « Je veux vous aider ! J’ai de l’argent vous savez… »

-          Ayden… que… » Coupa le comte surprit et surtout désorienté sur le coup.

-          Eh bien voilà l’objet de la discussion ! Que diriez-vous de demander au principal intéressé son avis sur la chose ? »

-          Non ! Je vous interdis ! » Fit l’homme en cachant son fils derrière lui. « Il n’a rien à faire dans toute cette histoire ! »

-          Mais… Père, je peux… »

-          Silence ! » Ordonna l’interpellé.

 

Ayden sursauta à l’ordre et obéit, fixant l’homme à la chevelure noire et aux yeux violets. Ce dernier lui fit d’ailleurs un sourire qui lui donna froid dans le dos, ce qui le força à se cacher encore plus derrière son père.

 

-          Yetser ! Va me chercher le trésor ! » Ordonna l’homme avant de fixer le comte, après l’acquiescement de son sous-fifre. « Le choix n’est plus de votre côté ! C’est cela ou mourrez ! »

-          Non… ne le tuez pas ! » Cria Ayden qui passa devant son père pour le protéger, sans voir le dénommé Yetser venir vers lui. « J’ai de l’argent à moi. Je vous le donnerais pour mon père… »

-          Oh… Mais c’est qu’il est courageux le petit trésor ! » Fit Yetser en le saisissant par le bras. « Vous ne trouvez pas messire ? »

 

Un simple sourire fut donné comme réponse à l’homme de main, alors que ce dernier entraînait avec lui le jeune garçon. Garçon qui réalisait avec horreur que le bien si précieux que son père tentait de sauver n’était rien d’autre que lui-même. Effrayé, il fixa son père sans pour autant se débattre. Il lui offrit même un sourire, avant d’incliner la tête de côté.

 

-          Ne le touchez pas ! » Avait dit le comte cherchant à récupérer son enfant, mais arrêté par un mur invisible.

-          Ne vous en faites pas père. Il l’a dit. Si vous payez, vous récupérerez votre trésor. Ca va aller ! » Tenta de le rassurer Ayden même s’il mourrait de peur.

 

Mais que pouvait-il faire d’autre ? Il était l’héritier Fitzlewis. Il devait se comporter comme tel et se montrer courageux. Il avait totalement confiance en son père. Même si il aurait préféré ne pas être le prix mis en cause. De toute façon, c’était sa faute. Il le savait. Il aurait dû aller se coucher comme ordonné. Et non écouter aux portes comme l’aurait fait un simple voleur. Sans rien ajouter, il se retira de l’emprise et avança vers l’homme qui l’effrayait plus que tout. Son regard dur, sérieux, il fixa ce dernier.

 

-          Je vais vous suivre. Mais ne faites pas de mal à mon père ! » Informa d’un ton résolu l’enfant à son ravisseur de mauvaise augure.

-          Ce gamin me plait Yetser. Je sens que son séjour avec nous va être un régal. »

-          Je suis bien d’accord avec vous messire. » Siffla presque la voix de l’interpellé.

 

Le comte de Fitzlewis ne tenta même plus d’intervenir. Il avait compris que cela était vain. Il ne put que voir son enfant suivre les deux hommes, tant il fut surpris par son courage. Fier de cet enfant qu’il avait, il se jura de tout faire pour trouver l’argent. Quitte à demander de l’aide à tous ses amis. Il ne se laisserait pas avoir par ce type. Jamais. Tel était le serment qu’il se faisait à voix haute pour que son garçon l’entende. Et Ayden l’entendit. Cela lui gonfla le cœur. Mais cela était insuffisant quand il fixa la prestance que dégageait son ravisseur. Cette froideur et cette puissance qu’il possédait, n’avaient rien d’engageantes quand on est un enfant à peine âgé de dix ans…

 

 

A suivre…