Chapitre 8: L'égal d'un dieu.



«- Si c'est une plaisanterie ce n'est pas drôle Azérael alors dis la vérité, menaça Sivak.

- C'est la vérité, mais ce n'était pas dans ma vision. J'ai lu les documents que nous avons trouvés dans la bibliothèque que nous avons ouverte, Les Erilits y ont laissés un journal assez troublant. Au début j'ai pensé à une farce mais chaque élément concordait et se liait au précédent sans le moindre doute pour donner au final quelque chose qui malgré son côté farfelu est tout à fait plausible, voir même la seul explication valable. Il ne manque qu'un seul fragment qui expliquerai pourquoi nous en sommes là aujourd'hui et je pense que Sirion doit avoir cette dernière partie du puzzle, il faut qu'il sache ce qu'il est et ce qu'il est censé accomplir.

- Mais nous sommes vraiment une création des Erilits demanda Daléan?

- Oui j'en ai bien peur. Venez je vais vous montrer.»

Ils gagnèrent la bibliothèque où les premiers rayons du soleils entraient timidement. Personne ne ressentait la fatigue de la nuit de ronde passée, les esprits étaient en ébullition, se demandant comment une telle chose pouvait être réelle, comment leur passé avait il pu être caché par les plus anciens. Azérael laissa ses fouines aller chercher un livre tout en haut d'une étagère. Il l'ouvrit et dévoila une fresque aux couleurs flamboyantes montrant des êtres aux visages lisses et agréables, dansant autour d'une cité dans les tons ocre.

«- Les Erilit ont été un peuple puissant, très puissant même, ils avaient déjà des connaissances qui dépassent celles des humains aujourd'hui, ils n'avaient pas besoin de détruire la terre pour prospérer, ils savaient exactement comment obtenir ce qu'ils voulaient sans l'altérer trop. Sur le dessin on peux voir leur cité, du moins la partie centrale et pas les parties adjacentes que nous avons vu. Leur existence n'a été qu'une évolution vers la grandeur. L'ennui c'est qu'une guerre a éclaté.

- A cause de quoi demanda Sivak?

- Ce n'est pas précisé explicitement, il n'y à qu'une phrase à ce propos, ils disent que la guerre est venu suite à la création des démons et une histoire de compromission, je pense que quelque chose de grave s'est passé parce que le résultat a été assez impressionnant. Les sphères qui sont symbolisées autour du cercle des Erilits sont les éléments de la nature, tout ce qui la compose, des 4 éléments à la faune et la flore ainsi que tout ce qui est minéral. Et les Erilits se servaient de ça, ils ont prient chaque parcelle de pouvoir de la nature et se les ont appropriés, seulement ils ne pouvaient pas posséder l'élément et s'en servir alors ils nous ont crée, nous sommes en définitive des réceptacles que les Erilits manipulaient.

- Attend coupa Daléan, tu parles comme si c'était des dieux, comment ils ont pu créer des êtres vivants?

- Leur technologie étaient bien plus évoluée que celle des humains, ils étaient en mesure de fabriquer de l'adn, je sais c'est fou mais les livres que j'ai lu sont pleins de trucs du genre, c'étaient des êtres d'une intelligence vraiment supérieur qui aimaient percer les secrets de la nature. Quoi qu'il en soit, ils ont crée ses êtres, nous les démons, pour faire de nous des esclaves, un peu comme ce jeux où l'on attrape des petites créatures aux éléments différents pour les faire évoluer et combattre. Ils ont aussi crée les pernicieux mais là les informations sont moins nombreuses, certaines pages ont été arrachées et je pense que l'ermite sans nom doit avoir certains secrets à nous révéler.

- Et cette guerre dans tout ça?

- Ben c'est simple, un carnage, un monde détruit, les dinosaures éteints et le peuple des Erilits anéantit. Il ne restent que nous, les pernicieux et l'ermite, les portes scellées qui mènent à leurs cités mais qu'on n'arrive pas à ouvrir et cette prophétie qui fait de Sirion notre nouveau "dresseur".

- Et Dante dans tout ça, demanda Xantes? C'est un chasseur, il ne devrais pas posséder de pouvoir.

- Sauf si un démon est dans son arbre généalogique. Ce qui implique aussi le fait que ce n'est peut être pas le seul à posséder de telles pouvoirs mais je pense qu'il ne se réveille que s'ils ont plus que de vieux gênes de démons, je pense qu'il ont besoin d'un élément qui déclenche cette puissance, comme le fait de devenir un chasseur car sinon Sirion aurait été très entouré.

Quant à la fameuse histoire de la fascination, ça ne peux pas marcher sur les Erilits, j'ai lu ça aussi. C'est le pouvoir que l'on possède qui l'attire et réciproquement, la haine a retardé le moment de notre rencontre. S'il n'avait pas ressentit autant de colère il aurait courut vers nous sans savoir pourquoi et on l'aurait accepté sans demander quoi que ce soit, même Raki, cette haine nous a en quelque sorte protégé.

- On va lui dire tout ça maintenant remarqua Daléan, il doit savoir tout, je pense que les secrets nous empoisonnent trop. Autant mettre les choses à plat maintenant.

- Je te laisse t'en occuper dit Sivak. Il te fait confiance à ce que j'ai vu, il acceptera plus facilement ce temps de cachotterie. Je vais à la maison Nord, les autres doivent être mis au courant qu'il y a un autre groupe sur qui il faudra compter pour nous mettre des bâtons dans les roues, je vais aussi en parler avec Volanar et les autres, je crois qu'il n'est plus vraiment temps de dormir. Azérael et Xantes, je vous charge de trouver un moyen d'ouvrir les autres portes, il est temps que l'on découvre ce qui se cache derrière, j'en est marre des révélations je veux des certitudes.

- Reçu déclarèrent les démons en chœur.

- Et espérons que les mauvaises nouvelles sont finit, soupira les chef des démons.»


*


Ses paupières s'ouvrirent lentement alors qu'il émergeait d'un sommeil profond sans rêve. Deux yeux bleu le fixaient, un beau bleu profond remarqua le garçon tout en se demandant pourquoi ils lui étaient familiers. Il se sentait calme, comme si toute pensée de la réalité avait déserté son esprit, il était juste tranquille face à ces deux prunelles bleu. Puis il détailla le visage et se rendit compte que c'était Dante, qui le contemplait sans expression, ayant perdu son masque dur. Il resta silencieux et le garçon en fit de même. Où était il? Il y songea un instant avant de se dire que cela n'avait aucune importance, il ne bougea pas d'un cil ,n'ayant même pas le désir de se lever.

Il n'avait pas envie de le lâcher, il se sentait bien comme ça, pour la première fois, Dante se sentait en paix. Du moins sur le plan général. Parce que ce qui venait de se passer le laisser perplexe. Si ces flammes venaient bien de lui, comment Sirion les avaient elles appelées? Il se posait la question sans cesse en cherchant un moyen de percer ce mystère mais rien ne vint. Cela faisait déjà une bonne heure qu'il y songeait sans bouger. Puis il s'était rendu compte de la position dans laquelle il se trouvait, ses bras serrant ce petit corps fragile et chaud, ce visage si doux marqué par l'inquiétude, ses paupières aux longs cils fermées et ces longs cheveux châtains. Il se demanda comment ses cheveux étaient passés de ce blond qu'il avait trouvé terne à un châtains aussi flamboyant. Ils semblaient changer de nuance sans cesse alors qu'il ne bougeait pas, comme une braise qui rougeoie. Puis ses yeux s'étaient ouvert, Dante avait retenu sa respiration une seconde, contemplant le marron presque ocre qui semblait le consumer. Il voulut parler, lui dire quelque chose, même désobligeant pour briser cet instant mais il n'y parvint pas. Il ne ressentait pas le besoin de dire quoi que ce soit, de donner une image différente. Tout était parfait ainsi alors il n'ouvrit pas les lèvres et le fixa encore et encore sans se lasser.

Sirion ne put dire combien de temps cela dura, il n'avait plus conscience de se qui l'entourait à part ce bleu. Puis une autre couleur s'imposa à lui, une couleur qu'il avait sous les yeux depuis le début mais qui ne l'avait pas encore marqué. Un marron très doux, un beau marron qui lui semblait ne pas coller mais il ne comprenait pas pourquoi. Il se mit à y songer de plus en plus intensément, jusqu'à ce que cela devienne une obsession, et la lumière se fit dans sa tête.

«- MES CHEVEUX hurla t il en bondissant du lit, ILS SONT CHATAINS! ILS SONT CHATAINS! QUI A TEINT MES CHEVEUX, OH NON MES CHEVEUX MES BEAUX CHEVEUX

Il sautilla sur place quelques seconde avant de se jeter sous l'évier le plus proche pour les passer sous l'eau en les frottant avec vigueur. Mais la couleur persista, il gémit en insistant, les larmes coulant peu à peu. Un main douce mais ferme vint attraper les siennes tandis qu'une autre éteignait le robinet. Elles se rassemblèrent pour étreindre la chevelure trempée avant de retourner le garçon. Dante le regardait, un air amusé faisant pétiller le bleu de ses prunelles.

«- Moi j'aime bien cette couleur, c'est mieux que le blond triste d'avant, confia t il en caressant doucement les boucles humides pour les remettre en place. Et personne n'y a touché, depuis que je t'ai rencontré ils changent petit à petit de couleur, je dirais que ton pouvoir y est pour quelque chose. Et personnellement je ne trouve pas que ce soit un mal. Alors je pense que le mieux que tu puisses faire c'est de l'accepter et de sourire, parce que j'aime bien quand tu souris.

- Je...je ne voulais pas ce changement, il y a tellement de changements autour de moi que j'en perd la tête et là, même mon corps se dérobe et change. J'ai peur, j'ai tellement peur. On me demande trop de choses, trop de...»

Une vive douleur vint frapper sa poitrine et il se souvint de la blessure infligée par cette femme. Il posa sa main sur l'endroit où la brûlure le rendait fou. Les larmes de douleur et de tristesse vinrent couler sur ses joues et il se mit à voir flou. Ses jambes tremblèrent mais il ne tomba pas, les bras de Dante vinrent l'attraper et le coller contre son torse chaud. Sirion y posa sa joue et écouta les battements du cœur du chasseur en sanglotant doucement. Le son le calma peu à peu alors qu'il sentait les vagues de douleurs s'enfuirent secondes après secondes alors que sa tristesse fuyait, laissant juste la honte de ne pas être aussi fort que cet homme. Il sentit les battements l'envahirent jusqu'à n'être que la seule chose au monde qui importe. Les bras se resserrèrent un peu plus autour de lui et il ne lutta pas, il se colla un peu plus en espérant que rien ne briserait ce moment.

«- Ça va mieux?»

La voix du chasseur était douce, presque un murmure qui parcourut le garçon de la tête au pied. Il soupira presque de plaisir, ce qui brisa la magie de l'instant. Que faisait il? Et Daléan, comment pouvait il lui faire ça? Était il aussi stupide que ces gens qui papillonnent d'une personne à une autre sans réfléchir aux conséquences de tels actes? Non il ne devait pas devenir ainsi, il devait faire l'effort pour celui qui l'aimait et qui comptait trop à ses yeux pour qu'il lui fasse ça. Il se força à quitter l'étreinte du chasseur qui parut déçu.

«- Nous devons aller voir les autres dit il pour couper court à toute discussion.

- Tu es blessé, tu devrais te reposer.

- Je vais bien, la blessure est refermé et on n'a pas le temps d'attendre que ça soit guérit, il faut qu'on agisse, on a un nouvel ennemi et il faut le prendre en compte. Allons y.

- Comme tu veux.»

Le ton de Dante était redevenu sombre, comme une menace sourde. Cela fit mal à Sirion mais il n'eut pas peur, il savait qu'au fond il était blessé, pas méchant. Il se dirigea vers la porte à l'instant où celle à sa droite s'ouvrait. Ofir apparut, occupé à lire un livre. Il sursauta en voyant le garçon et fronça les sourcils.

«- Tu n'es pas en état de te déplacer. Tu avais un trou dans la poitrine.

- Je vais bien, il faut que je vois les autres.

- Ils s'occupent de la situation, Xantes les a mit au courant. Toi la seule chose que tu peux faire c'est te coucher et te reposer d'ici à ce que je te laisse sortir de nouveau. Alors rentre dans ta chambre si tu veux mais les chasses c'est finit jusqu'à nouvel ordre. Dante, si tu veux l'escorter tu peux.

- Ouai. Allé on y va.

- Mais il..., se plaignit le garçon.

- Tais toi coupa le chasseur. Parler te fatigues et ME fatigue par la même occasion.»

Il sortit en poussant doucement le garçon et referma la porte. Le visage d'Ofir s'assombrit alors qu'il devait ajouter un nouvel obstacle sur la liste qu'il trouvait déjà bien trop longue.

«- Pas mal la chambre, remarqua Dante en mettant Sirion dans un fauteuil.»

Il avait finit par le porter jusqu'à sa chambre, ne supportant plus ses tentatives pour fuir et restant sourd à sa gêne. Il s'assit sur le lit et contempla la vue sur le jardin.

«- C'est un coin agréable, je comprend pourquoi tu as voulu rester ici.

- Je voulais surtout pouvoir aider au mieux, et pis comme j'ai détruit mon appartement en tuant mes parents j'étais sans domicile.

- Tu as tué tes parents?

- Oh c'est pas ce que ça a l'air, ils étaient devenus des pernicieux. Ils étaient tout décomposés et affamé à ce que j'ai pu remarqué.

- Ce n'était pas des pernicieux lança aussitôt le chasseur, heureux e parler d'un sujet qu'il maîtrisait. On ne créait pas de pernicieux à partir d'humains. C'était des esclaves, les pernicieux n'ont surement pas bu le sang de tes parents une seule fois, au final ils ont finit par être habités par le poison que le corps ne parvenait plus à diluer.

- C'est quoi cet histoire de poison? Et comment les pernicieux ont pu continuer à boire le sang de mes parents s'ils étaient enterrés.

- Un pernicieux se nourrit en aspirant le sang comme un moustique, il injecte une substance ne même temps qu'il aspire, chez les moustiques, cela se traduit par le fait que l'on se gratte. Les pernicieux c'est plutôt un poison qui tue rapidement mais pas au sens commun du terme, c'est proche de la mort mais pas assez pour être définitif. Ils reviennent après une seconde dose de poison. Les pernicieux vivent sous terre, c'est comme ça qu'ils sont allés chercher tes parents, j'imagine qu'il peuvent sentir ceux qu'ils ont vampirisés même si je n'ai pas été demandé. Les esclaves avaient disparut depuis longtemps à ce que j'ai compris et ils sont revenus depuis peu, quelqu'un semble particulièrement les apprécier. J'en ai trouvé des traces à travers toute la ville.

- Alors il faudra que tu m'y emmènes, je tiens à connaître ce que je combat.

- C'est une mauvaise idée, ce sont des endroits dangereux.

- Après tout ce que j'ai vécu ces derniers jours je ne suis plus à un danger près. Alors tu m'accompagnera ou j'irai seul?»

Dante prit un air encore plus sombre avant de marmonner.

«- Ok, mais tu me suit et tu fais rien de dangereux.

- Promis répondit joyeusement Sirion en souriant.»

Le jeune garçon se leva et s'étira en savourant les quelques rayons de soleil sur sa peau.

«- Je suis désolé pour tes parents, murmura Dante.

- …Euh...merci répondit il alors que ses bras retombaient le long de son corps. Je n'ai pas vraiment le temps d'y songer, c'est égoïste mais je préfère profiter de l'instant présent, ne pas ressasser les souvenirs difficiles.

- Ce n'est pas égoïste, moi je me laisse emporter par la colère alors je ne suis pas bien placé pour te juger.

- C'était une ancienne petite amie qui nous a attaqué?»

Seul le silence lui répondit, il se tourna et vit le chasseur perdu dans ses pensées, il eut envie de lui apporter du réconfort mais une petite voix lui dit qu'il l'aurait mal prit. Alors il se replongea dans la contemplation du jardin.

«- Je dois partir finit par lancer Dante. Je reviendrai ce soir.

- Ok, merci pour tout.

- De rien gamin, ça m'a...fait plaisir.»

Le chasseur se leva et sortit, se maudissant d'être aussi renfermé. Sirion de son côté réalisa qu'ils n'avaient pas parlé de ce qui s'était produit dans la ruelle. Puis il se dit que c'était peut être trop récent pour en parler, comme un lien intime soudain et pas forcément assumé. Il sourit malgré lui en songeant au fait que ce lien qui s'était crée cette nuit était tout de même fort agréable, tout comme ces yeux bleu intenses. Secouant la tête il alla prendre une douche, essayant tout de même de faire partir la couleur de ses cheveux. Mais n'y parvenant pas, il se dit qu'il valait mieux l'accepter maintenant plutôt que de geindre, comme pour le reste de qu'était sa vie à présent. Il se fixa longuement dans le miroir, réalisant qu'au final il n'était pas défiguré, il caressa les boucles marrons dont les reflets semblaient être de petites flammes. Après tout, nouvelle tête nouvelle vie!

La porte de la salle de bain s'ouvrit alors sur un Daléan partagé entre la joie et la panique. Il ne dit pas un mot et vint toucher le corps de son amant en cherchant une marque de sa blessure mais ne fit que déclencher le désir violent de son partenaire. Voyant le regard brûlant dont il faisait l'objet il tenta de garder la tête froide.

«- J'ai des choses à t'apprendre et je t'avais promis une surprise.

- Plus tard tout ça, j'ai autre chose en tête susurra le garçon en ôtant sa serviette. Tu as été un très vilain démon.

- Ah oui répondit celui ci en souriant, Je suis coupable de quoi?

- Je ne sais pas, je trouverai bien pendant ton châtiment.

- Je vais t'aider à trouver, il faut creuser le sujet en profondeur.»

Après deux heures de sévère punitions et châtiments innommables, les deux amants tombèrent épuisés. Sirion se blottit contre le torse chaud qui bougeait aux rythme lent de la respiration du démon. Il savoura cet instant comme un cadeau sans prix. Mais Daléan, malgré le fait qu'il goutait lui aussi pleinement à ce moment, dû briser leur étreinte.

«- Je dois te parler de quelque chose.

- Ne prend pas cet air sombre, vas y raconte lui dit le garçon en souriant.»

Et c'est avec réticence que le démon lui raconta tout, il lui dévoila la moindre information qu'il avait, en se disant intérieurement que ce n'était pas grand chose mais que les conséquences allaient venir tôt ou tard, et qu'il ne voulait pas que cela lui fasse perdre celui qu'il aimait au point d'en avoir mal. Lorsqu'il eut finit, le silence plana une seconde avant que le garçon se blottisse contre son amant.

«- C'était pas grand chose, à force on finit par trouver les choses banales, et puis je n'ai pas peur, tant que tu es là, même la mort ne m'effraie pas, je n'ai besoin que de toi, tes bras, tes lèvres, tes yeux, tout ton être. Je ferai tout ce que l'on attend de moi, mais en échange, j'attends quelque chose de bien spécial venant de toi.

- Attend supplia Daléan alors qu'il le repoussait de nouveau sur le lit. J'ai un cadeau pour toi!»

Il se libéra de son emprise en riant et alla chercher une petite boîte dans son jean sur le sol. Il la tendit au garçon en rougissant, l'air inquiet. Celui-ci l'ouvrit, l'air un peu intrigué. Il y trouva un pendentif, une goutte solide dans laquelle un liquide gris semblait perpétuellement s'agiter.

«- C'est beau merci, tu n'aurais pas dû. Mais comment ça peux encore bouger?

- C'est du métal liquide, en fait c'est une partie de mon pouvoir, une partie de moi, mais tu ne peux l'accepter sans savoir ce que cet objet signifie, je sais qu'il est encore tôt mais je ne veux pas attendre plus longtemps. Alors si tu acceptes ce collier, il te faut savoir quelque chose.

- Encore une révélation?

- Oui, si tu le portes, tu m'appartiens, nous serons vraiment ensemble. C'est un engagement, comme le mariage chez les humains, la situation ne nous permet pas de faire la cérémonie mais quand tout sera finit, nous pourrons nous unir officiellement...si tu m'acceptes à tes côtés. Parce que de mon côté, j'ai peur de te perdre. Tout va très vite, et je ne sais pas comment sera demain. Alors je préfères tenter ma chance maintenant et te savoir près de moi pour toujours, peu importe ce qui peux nous arriver.»

Le visage de Sirion était caché par ses longs cheveux, le démon prit peur, allait il refuser? Il se mordit la lèvre et vit une larme tomber sur la cuisse nu de celui qu'il aimait. Son visage se leva vers lui, bouleversé avant que le petit corps ne se jette contre lui et le serre avec force. Daléan se mit à pleurer aussi, il souleva sa moitié et enfonça son visage dans la chevelure soyeuse.

«- Entre nous c'est pour la vie alors, tu promets demanda Sirion d'une toute petite voix.

- Oui, pour la vie.»

Ils rirent ensemble, heureux d'être arrivé à ce point de leur existence, ne songeant ni au peu de temps qu'ils avaient passés ensemble ni à demain, juste à maintenant et leur désir d'appartenir à l'autre sans concession. Ils tombèrent sur le lit et Daléan passa ses doigts dans la longue chevelure du garçon.

«- Au fait, quand as-tu changé de couleur de cheveux?»