Chapitre 9: A la recherche

du chasseur.


Il se réveilla avec la douce caresse de l'aube sur sa peau et l'agréable sensation que même si l'enfer se déchaînait autour de lui à l'instant, il n'en aurait que faire. Il avait l'homme de sa vie et c'était tout ce qui lui importait pour le moment. Il se tourna lentement et contempla le démon endormi (du moins autant que pouvait l'être un démon), le visage innocent en partit masqué par ses mèches vermeilles. C'était le plus beau spectacle qu'il ait jamais vu. Il passa doucement ses doigts sur la joue où une légère barbe grattait au touché.

Daléan poussa un soupir de plaisir à ce contact, ce qui fit sourire le garçon. Il se leva sans bruit, mit un jean et s'approcha de la baie vitré. Il porta le pendentif à ses yeux, s'émerveillant du liquide qui dansait doucement à l'intérieur de la goutte. Il ne l'avait pas encore mis, non pas qu'il ne l'ait pas voulu, juste parce que Daléan avait refusé, lui demandant de bien réfléchir à un engagement aussi important pour lui et pour ceux qu'il connaissait.

Sirion se fichait de ce que pensait les gens, mais il ne voulait pas paraître trop empressé alors il attendait, sachant déjà qu'il allait accepter et mettre une partie de Daléan autour de son cou. Il sortit sans bruit et passa au milieu des arbres, appréciant le bruit que le vent léger faisait en dansant au milieu du feuillage aux couleur changeantes. Il alla s'asseoir près de l'un d'eux et se mit à murmurer.

«- Bonjour Volan.

- Bonjour jeune homme, tu ne viens pas souvent répondit le démon ensommeillé.

- Ma vie est mouvementé.

- Et tu en fais pâtir un pauvre arbre qui se meurt seul dans le silence.

- Serais-je devenu aussi indispensable à ton existence? Comment as-tu fait tout ce temps? Moi je dis que tu devrais te réveiller, ce serait super de t'avoir dans notre groupe!

- J'ai erré comme un démon en peine. Quand au réveil, ce n'est pas le moment malheureusement. Bientôt.

- Tant pis. Je suis venu t'annoncer une bonne nouvelle! Je vais me marier!

- Comment ça?

- Daléan m'a demandé ma main hier. Il m'a donné ça.»

Sirion leva doucement le pendentif qui brillait doucement sous les rayons de l'aube.

«- Je dois attendre un peu avant de le mettre et je ne dois pas non plus en parler mais je suis trop excité alors je suis venu te voir.

- Tout cela n'est il pas précipité?

- Et bien...»

Le visage du garçon devint pensif, plongeant dans les volutes de métal qui ondulaient paresseusement dans leur prison.

«- Ma vie est précipité. Je ne pense pas que cela soit vraiment un choix irréfléchi, je l'aime, notre vie n'est que chaos et il est le seul point d'encrage fiable que je possède alors...non, ce n'est pas vraiment un choix précipité. Je me dis que comme je ne sais pas de quoi sera fait demain, profiter des petits moments de bonheur ne peux pas nous faire de mal. Tu en pense quoi toi?

- C'est...c'est fantastique, vous vous aimez alors, il n'y a pas a hésiter. Je peux voir le pendentif?»

Sirion tendit l'objet à la branche qui descendait doucement, elle remonta avec son fardeau qui disparut dans le feuillage dense. Le garçon ferma un instant les yeux et savoura ce moment calme en s'imaginant la cérémonie de son futur mariage. Des voix vinrent briser ses pensées comme une vague glacée sur le sable blanc. Il distingua des silhouettes qui passaient non loin dans le couloir, il ne parvint pas à savoir de qui il s'agissait mais quelque chose d'important semblait se dérouler.

«- Je reviendrai te voir Volan, dit il en touchant l'écorce douce. Merci pour ton soutien.»

Il se leva sans attendre la réponse du démon et s'avança sans bruit vers la baie vitrée. Il entra dans le couloir à l'instant où les deux ombres tournaient. Il les pista à distance, tentant de percer les bribes de conversation mais il n'obtint que des morceaux, lorsque les voix montaient sous le coup de la colère. Les deux démons étaient Sivak et Nolan, tout les deux possédant des voix graves et semblaznt à deux doigts de perdre leur sang-froid.

«- Impensables, dit le chef,...décision stupide.

- Le conseil..., répondit Nolan avec une voix sombre...bande de crétin...mais...conseil.

- Te rends tu comptes...à deux doigts de la guerre...cette situation est un danger...ils veulent sa mort!

- On trouvera le moyen de...mais il faut faire...si la nouvelle s'ébruite...

- Ce sera un carnage, acheva le démon en hurlant, ce qui permit au garçon d'entendre les dernières phrases de celui-ci. Le temps nous est compté, on peut s'attendre à ce que leur décision tombe dans les heures qui viennent et on n'est pas préparé, il nous faut un élément qui nous aide maintenant! Dans 24h tout sera finit si l'on ne prend pas les choses en main. Je n'ai pas fait tout ça pour rien Nolan, il nous faut agir immédiatement et avoir de quoi retourner tout ça dans notre sens. Il nous faut un dossier en béton à montrer au conseil sur la nécessité qu'ils ne nous fassent pas ça.»

Les bruits de pas s'éloignèrent mais Sirion ne les suivit pas. Il se colla contre le mur, cherchant à faire le lien entre tout ce qu'il venait d'entendre. Il ne savait pas vraiment quoi penser de tout cela, il savait que quelque chose manquait dans ce qu'il avait entendu pour que tout prenne un sens mais il ne s'en inquiéta pas, il se devait de faire avancer les choses si c'était aussi grave que ça. Il chercha quelque chose qui puisse intéresser le fameux conseil, un nouvel élément qui leur montre l'importance de leur combat et le besoin urgent de renforcer leurs position face à la menace. Il pensa alors à Dante. L'histoire des esclaves pernicieux étaient alarmante, leur multiplication soudaine pouvait être assez surprenante pour leur donner au moins le temps de trouver mieux. Il tenait quelque chose qui valait le coup d'être approfondit. Il se demanda si il allait en parler à quelqu'un mais cela lui sembla être une mauvaise idée. Tout les démons étaient assez distant avec Dante et il se montrait froid avec eux, quand à l'idée de les prévenir de sa mission, c'était comme d'avouer une bêtise. Le garçon décida de se débrouiller seul avec le chasseur et assumerait les conséquences plus tard, de toute manière le jeu en valait largement la chandelle.

Mue par cette décision il se faufila à travers le couloir jusqu'à sa chambre. Daléan se trouvait sous la douche. Sirion en profita pour prendre les vêtements nécessaires à sa mission et un sac à bandoulière avec ses papiers au cas où avant de partir le plus silencieusement possible. Il se promit de se faire pardonner auprès de son prince pour cette disparition subite et ce qu'il s'apprêtait à faire plus tard. N'ayant pas de moyen de transport il marcha jusqu'à un arrêt de bus et traversa la ville au fil des changements.

Le paysage défilait sous ses yeux, tout ces gens inconscients des horreurs qui les entouraient vivaient simplement, sans penser à la fin du monde où à ce qui les guettait dans l'ombre des ruelles. Le garçon s'imagina vivre pareillement avec Daléan et un sourire se forma sur ses lèvres. Quel genre de travail pourraient-ils bien avoir? A quoi ressemblerait leur appartement? Seraient-ils comme tout les autres couples quand ils rentreraient le soir? Cette utopie était elle possible? Auraient ils cette chance si ils parvenaient à survivre à tout ça? Pouvait ils être heureux dans ce monde sans être en guerre? Toutes ces questions lui permirent de ne pas voir le temps passer. Après 7 bus différents et un nombre incalculable d'arrêt, il arriva à la pointe Est de la ville. Il descendit sous le regard réprobateur du chauffeur et marcha tranquillement.

La rue était défoncé, les immeubles en piteux états et des hommes au visage peu aimables marmonnaient à son passage, d'autres étaient perdu dans les vapeur de la drogue qu'ils venaient de prendre. Une odeur infect imprégnaient l'air ambiant et des cris montaient d'un peu partout. Le quartier étaient parfait pour se cacher se dit le garçon. Il poursuivit sans réfléchir, scrutant les alentour en espérant ne pas se faire aborder par un inconnu, utiliser ses pourvoir ne serait pas une bonne idée. En tournant à une intersection, il se retrouva face à un cul de sac et s'arrêta net. Ne voyant pas de porte, il songeant alors à ce qui ne lui avait pas encore effleuré l'esprit. Que faisait il là? Il n'avait jamais été dans le repaire de Dante et pourtant le chemin lui était apparut évident. Et à présent, il savait qu'il se trouvait au bon endroit mais ne voyait pas de porte.

Il s'assit sur un bidon et tenta de mettre ses idées au clair, essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Mais ne trouvant ni porte, ni explication, il décida de visiter le coin, espérant trouver le chasseur ou de quoi faire ses investigations seul. Retournant dans la rue, il marcha durant ce qui lui parut une éternité. La misère était partout, les gens avaient l'œil hagard et les gestes de zombies. Quant à ceux qui allaient bien, ils étaient l'image même des psychopathes des pires films d'horreur. Malgré tout, il ne fut pas suivit et personne ne lui emboîta le pas, on aurait presque dit qu'il avaient peur de lui.

Le temps finit par perdre toute signification pour lui, il marcha jusqu'à ce que le soleil se couche et que les lampadaires encore en état s'allument. La fraîcheur de l'air le fit frisonner un peu mais il n'abandonna pas. C'est lorsque le disque pâle de la lune apparut que ses pas s'arrêtèrent devant un entrepôt. Il n'avait rien de plus que les autres mais il savait qu'il devait y entrer. Il sortit une petite lampe de son sac et son courage pour aller dans cette cage peu attirante.

L'odeur de moisit assaillit ses narines à la seconde où la porte grinçante libéra l'entrée. Il s'attendit à voir des rats ou à entendre des bruits étouffés mais rien ne lui parvint, quelqu'un ou quelque chose c'était occupé de toute les créatures vivante du coin. Une petite voix dans sa tête lui ordonna de partir mais il avait l'intuition qu'il devait continuer, quelque chose d'important était dans cet immeuble. Il traversa le couloir sombre aux peintures craquelées, passa près d'un escalier dont il manquait plusieurs marches et plusieurs couloirs sans fin avant d'atteindre une porte banale dans un coin. Il l'ouvrit et prit les escaliers sombres qui descendaient au sous-sol. L'humidité devint vite insupportable mais cela ne gêna pas le garçon, l'eau ne pouvait pas lui causer d'ennuis elle. L'escalier étroit donnait sur une grande pièce au plafond bas, encombré d'étagères sur lesquelles trônaient des objets recouvert de poussière. Personne ne semblait être passé ici, seulement Sirion sentait que ce n'était qu'une impression. Il fit le tour des lieux et trouva une autre porte. Celle-ci menait à une galerie. A gauche, des trous donnaient sur une grande salle en contrebas alors qu'un passage au fond devait conduire à cette fameuse caverne creusée dans le béton.

Sirion se mit à couvert et scruta les environs. Le spectacle qu'il découvrit le laissa pantois. Des dizaines d'humains étaient regroupés au centre de la pièce, se balançant doucement, gémissant ou se tordant carrément de douleur en hurlant. Le garçon n'eut besoin de personne pour comprendre ce qu'il voyait. Un nid d'esclaves. Il chercha un pernicieux mais n'en vit pas. Il n'y avait que des cadavres exsangues autour du petit groupe qui restait compact. Qui les avait crée et qu'attendaient ils? La nouvelle était elle assez importante pour faire revenir les démons sur leur décision quelle qu'elle soit? Devait il se débarrasser du groupe? Le garçon ne savait que faire. Après tout, il pouvait faire s'écrouler le plafond sur les créatures et boucher les autres entrées qu'il voyait. Seulement il ne savait pas si ses pouvoirs seraient suffisant et si lui s'en sortirait.

Alors qu'il songeait à tout ces éléments sans savoir quoi faire, il perçut un bruit au bout de la galerie. Il se tapis dans l'ombre et espéra ne pas s'être fait repéré. La faible lumière des rares ampoules lui firent apparaître un homme au visage tordu par la rage, armé de katana et vêtu de noir qui s'approchait doucement. Il ne l'avait pas vu heureusement. Son attention était fixé sur le groupe d'esclaves qui n'étaient apparemment pas conscient du danger au-dessus de leur tête. Un mouvement sur le côté fit tourner la tête du garçon qui vit plusieurs ombres dans les ténèbres des autres entrées.

Il n'osa pas bouger plus de peur d'être vu et ne fit donc aucun mouvement lorsque l'attaque fut donnée. Un groupe d'une quinzaine d'individus pénétra dans la salle, armé de différentes manières mais toujours avec les même regard meurtrier. Parmi se trouvait la seule personne que le garçon connaissait.


*


L'assaut fut une réussite, Dante le comprit en voyant les regards apeurés des esclaves. Cela lui donna un peu plus de force pour tuer ces horreurs. Le groupe qu'il dirigeait était précis, ils ne parlaient pas, ils sentaient ce qu'ils devaient faire. Il passaient près de lui, répandant la mort sans un mot et il aimait ça. La rage dans son cœur était partit. Il était presque normal, vivant, maître du destin qu'on l'avait forcé à admettre. Il luttait avec ardeur, vérifiant tout de même que tout le monde se trouvait à son poste. Mago se trouvait bien dans la galerie d'en face, protégeant le groupe par sa vision perçante pour l'arrivée des pernicieux. Tout se déroulait parfaitement. Il ne leur fallut que quelques minutes pour nettoyer l'endroit, les esclaves en pleine transformation étant plus vulnérables. Aucun blessés ne fut à déplorer, c'est à ce moment que le chasseur se tourna pour ordonner à son bras droit de les rejoindre...et qu'il eut la surprise de sa vie.


*


Tout fut assez soudain. Sirion ne comprit pas vraiment ce qui se passait mais il agit sans réfléchir. Le chasseur qui semblait protéger ses équipiers d'en haut ne l'avait pas repéré. Il scrutait tel un aigle la pièce tandis que le garçon se félicitait de sa discrétion. Puis le mur derrière lui vola en éclat, laissant place à un colosse hurlant. Le garçon reconnut aussitôt un des pernicieux fouisseurs. La créatures n'hésita pas et attrapa le chasseur qui était tombé sous la violence de son entrée. Il le jeta aussi sec à travers l'un des trous. D'un revers de la main, le garçon libéra son pouvoirs et reteint le corps à deux mètres du sol. Se faisant, il avait quitté sa cachette et tout les regards se portèrent sur lui. Il vit la surprise dans les regards, l'interrogation silencieuse de Dante, et le regard affamé du pernicieux. Il se fixa sur lui et abaissa doucement sa main, posant le chasseur au sol en même temps. Il sourit à la créature et lui parla.

«- Viens me chercher gros trou du cul si t'es assez rapide.»

Dans la foulée il fit volte-face et courut comme jamais, il passa entre les étagère et se cacha sous une pile de caisse. Les grondements du pernicieux l'avait suivit et à présent il lançait les étagères en hurlant. Sirion banda son pouvoirs et attrapa tout ce qui pouvait l'aider, à savoir des bouts de planches cassés, des morceaux en fer des étagères cassés et d'autres éléments pointus. Il les jeta à la figure de la chose à l'instant où elle se mit au milieu de son dispositif. Mais la chair de la chose ne fut même pas égratigné. Elle poussa un hurlement de fureur et reprit son œuvre de destruction. Dante arriva alors en silence, se faufilant entre les débris sans se faire remarquer. Il rampa et rejoignit le garçon sans même que celui-ci ne lui ai fait signe.

«- Qu'est ce que tu fous là?

- C'est pas le moment des questions. On doit s'en débarrasser maintenant. Tu proposes quoi? Il résiste aux métal, il doit posséder une carapace.

- Essai le feu alors.

- J'ai pas mon briquet.

- Et si c'était moi le briquet?

- T'es sur de vouloir retenter?

- Pas le choix. Grouille toi avant que je change d'avis.»

Sirion ne débattit pas et se concentra sur lui, fermant les yeux pour percevoir la flamme du chasseur. Comme il ne ressentait rien il tenta le contact physique et posa sa main sur le torse de Dante qui sursauta sous la surprise. Le garçon perçut alors la flamme qui brûlait en lui. Elle avait prit de l'ampleur depuis la dernière fois et il n'eut aucun mal à la faire sortir. Cet à cet instant que le pernicieux les trouva. D'un geste, Sirion lança sa main vers le colosse mais aucune flamme ne vint. Ils restèrent figés tout les trois une seconde avant que le garçon n'attrape la main du chasseur et l'entraîne droit vers la sortie en courant, passant à côté du pernicieux qui paraissait ne rien comprendre.

«- C'est quoi le problème, demanda le chasseur en courant?

- Trop d'humidité, la flamme ne prend pas.

- Et tu pouvais pas y penser avant?

- Arrête de te plaindre, on a fait diversion, maintenant cours, qu'on n'ait pas fait ça pour rien!»

Le chasseur se tut et attrapa la main du garçon, accélérant l'allure. Le colosse démolissait l'escalier derrière eux, ayant réalisé la supercherie. Ils atteignirent le palier et traversèrent l'immeuble en trombe, évitant les morceaux de murs ou de plancher que leur envoyait le pernicieux. Sirion fit éclater la porte afin qu'ils sortent plus vite et ils bondirent comme des diables dans la rue sombres. Les autres chasseurs les attendaient, portant des bazookas sur leurs épaules. Dante le serra dans ses bras et plongea vers le sol. Les chasseurs firent feu sur le pernicieux à l'instant où il sortait en hurlant. Son corps ne résista pas à l'impact et vola en éclat alors que son hurlement se stoppait net dans un gargouillis surprit.

Le garçon se leva aussitôt, vérifiant les environs. La main de Dante se posa alors sur sa tête et la fit pivoter vers lui.

«- Je ne vais pas m'énerver et je vais attendre patiemment tes explications mais j'espère pour toi qu'elles sont valable.

- Le conseil des démons a besoin d'une preuve que la situation est grave, alors je suis venu te voir pour te demander de m'aider.

- Comment tu m'as trouver?

- Aucune idée, j'ai traversé tout le ville aujourd'hui sans te trouver. Je savais juste que je devais avancer.»

Le chasseur que Sirion avait sauvé s'avança alors, son bazooka toujours sur l'épaule.

«- Ami, demanda t il, son regard froid posé sur le garçon.

- On peux dire ça.

- Alors ramenons le avec nous, j'ai la dalle et j'ai besoin d'une douche.»

Les chasseurs acquiescèrent en silence et rejoignirent des camionnettes qui n'étaient pas là à l'arrivée du garçon. Il monta en silence, évitant les regards peu amène des chasseurs. Ils roulèrent jusqu'au cul de sac où le garçon s'était trouvé plus tôt. Le mur se souleva pour laisser place à un tunnel gardé par deux chasseurs. La route partait en pente sur plusieurs kilomètres avant d'aboutir sur une petite ville autonome, bâtit dans la pierre. Des gens passaient en s'affairant à toute sortes de tâches. Les camionnettes se garèrent près d'une sorte de comptoir d'armes ou d'autres chasseurs s'approvisionnaient surement en prévision d'une garde. Sirion suivit Dante qui marchait en donnant des ordres ou marmonnant avec le chasseur qui s'appelait Mago.

Ils pénétrèrent dans une demeure de pierre éclairé par un réseaux d'ampoules reliées par des câbles. Il entrèrent dans une salle munit d'une table gigantesque. Un petit groupe formé des certains des chasseurs de l'attaques et d'inconnus s'y assit. Dante fit signe au garçon de prendre une place au bout de la table et le briefing commença.

«- Le nid du secteur 4 est supprimé, commença Dante. Aucune perte n'est à déplorer et la sentinelle qui le gardait est morte.

- Rien à signaler dans le secteur 8, continua une femme au visage impassible. Nous avons poussé jusqu'au secteur 7 avec l'équipe en charge du coin. Un nid de 60 individus à été trouvé, nous pensons l'attaquer demain.

- Nombre de force nécessaires, interrogea Mago?

- Douze suffirons, le lieu ne leur est pas favorable pour essuyer une attaque.

- Qui est ce garçon et que fait il ici, coupa un homme d'une trentaine d'années.

- Celui qui m'a sauvé la vie lança Mago.

- Et un allié ajouta Dante en fixant des registres.

- Depuis quand avons nous des alliés reprit l'homme.

- Depuis que la guerre est devenu un problème dit le chasseur aux yeux bleu.

- Nous n'avons jamais eu besoin d'alliés.

- Nous n'avons jamais été confronté à cette situation.

- Igor ne faisait pas confiance aux autres.

- Et il en est mort.

- Par ta faute. Si tu l'avais aidé...

- Ne m'énerve pas.

- Comme si tu risquait de me faire peur. Tu es faible, tu fais confiance à des faibles.

- Sors de cette pièce.

- Non, tu n'es pas en droit de me donner des ordres...

- SORS D'ICI!!!»

Le ton monta au point que les deux protagonistes se levèrent. Les autres entrèrent dans le conflit qui prit comme du feu dans un forêt. Certains durent être maîtrisé pour ne pas en venir aux mains. Personne ne vit donc la réaction de Sirion. Il n'avait même pas entendu le début de la conversation. En faisant un rapide tour des lieux, il avait vu ce qui se trouvait derrière Dante. Une statue cassé, une main orné de sculpture, elle devait bien faire 3 mètres de haut. La sculpture entière devait être impressionnante si déjà cette main laissait pantois. Mais ce qui surprit encore plus le garçon, c'est qu'il connaissait ces dessins, ils ne comprenaient pas leur signification, il ne savait pas où il les avait vu mais il savait. Il se leva en même temps que les chasseurs et passa à côté d'eux, il s'avança doucement et alors que la menace d'une bagarre était imminente, il posa sa main sur la pierre, savourant sa fraîcheur sur sa peau brûlante.

Le silence retomba aussi sec, personne ne savait pourquoi, mais une sensation de froid les avait étreint alors qu'ils allaient perdre encore une fois leur calme. Dante apprécia cet instant de répit et chercha Sirion du regard pour lui demander pardon du regard. Il ne le vit pas devant lui mais su qu'il se trouvait derrière. Le garçon avait la main posé sur la pierre de la main ciselé. Le chasseur l'avait fait mettre ici parce qu'elle l'apaisait lorsqu'il la regardait sans qu'il sache pourquoi. Alors que le silence demeurait, Sirion se tourna et plongea son regard intense dans le sien, le faisant frémir.

«- D'où vient cette statue?

- D'une des galeries en-dessous.

- Tu pourrais m'y emmener, je...je sens que je dois y aller.

- Tout comme tu as sentit comment me trouver? C'est absurde.

- Y a quelque mois j'étais un gamin comme les autres, aujourd'hui je chasse des horreurs avec des démons. Je vois mal ce qui est encore absurde.

- Si c'est ce que tu veux.

- Et tu écoutes ce gosse maintenant coupa l'homme. Tu me dégoûtes, tu salis notre clan.»

Il sortit en claquant la porte. Les autres ayant comprit que la réunion était finit, ils partirent en silence. Seul Mago resta, tentant de comprendre ce qui se passait entre ce gamin étrange et son ami.

«- Tu dis que tu as traversé toute la ville aujourd'hui euh...

- Sirion répondit le garçon un peu surprit par la question.

- Dante, on a fait les sous-sol de la ville toute la journée.

- Je me suis aussi arrêté devant l'entrée de votre quartier général, je ne savais pas ce que je faisais mais je savais que je devais venir là.

- Je crois que l'on a partagé plus que des pouvoirs trancha Dante. J'ai su où tu te trouvais dans cette cave. Et aussi quand je viens de te chercher à l'instant.

- Et je crois que je connais les motifs de cette main. Mais je n'arrive pas à m'en rappeler.

- Tout ça est complètement fou, à tel point que je pense qu'il faut mettre des réponses sur ces énigmes conclut Mago.

- Tu as raison. Viens Sirion, je vais te montrer ta chambre.

- Non je dois rentrer, personne ne sait où je suis.

- Les rues ne sont pas sûr ici et perso, je crois que la journée à été trop riche en évènements bizarres alors on va faire simple. Je te ramènerai demain matin.»

Sirion ne dit rien, sentant la fatigue monter et se fit escorter dans une chambre qu'il ne détailla même pas. Il remercia le chasseur et s'endormit dès que celui fut partit. Tout en longeant le couloir vers leur chambres respectives, Mago prit la parole.

«- Tu l'aimes bien.

- Je suis pas PD.

- Peu importe, tout ce que je vois c'est qu'il y a un lien entre vous et tu tiens à lui.

- Il me surprend tout les jours.

- Il y a de quoi, il est même flippant, être suspendu au-dessus du vide c'est dingue.

- J'imagine.

- Et cette histoire de flammes, tu comprends d'où ça vient?

-Non mais il m'en dira plus demain, je pense que les démons lui ont fait des révélations.

- Espérons lança Mago. Tu tiens vraiment à faire une alliance avec eux?

- Igor était un grand chasseur, seulement il n'est plus là, et on est dans le merde, je ne sais pas ce que ces saloperies préparent mais ça sent mauvais pour nous. Alors je me dis qu'un peu d'aide ne peux pas nous faire de mal. Et Sirion sait mettre les gens en confiance. On verra ce que ça donne.

- De toute façon on verra bien ce qui se passera dans les semaines à venir dit Mago en s'arrêtant devant sa porte. En tout cas, fais pas le con vieux, garde le avec toi, on est les seuls de cette bande qui réfléchissent avec autre chose que la haine et je sais que tu l'as comprit, ce gosse c'est ta porte de sortie de la merde dans laquelle t'a mise Ellie. Alors que tu l'aimes ou pas, ne le lâche pas ou j'te botte le cul.

- Ok, j'y penserai. Bonne nuit.

- Bonne nuit gars.»

Dante reprit sa marche mais plus lentement, songeant à ce qu'il venait d'entendre, tentant de faire le point, comme tout les soirs depuis que tout était devenu plus compliqué. Mais comme tout les soirs et dans toutes ses réflexions même sur d'autres sujets, une image le hantait, celle d'un gamin qui semblait porter des secrets bien plus lourd que ce qu'il imaginait, un gamin qui avait ébranlé le pilier qu'était le chasseur. Et au final, une question restait sans réponse satisfaisante à ses yeux lorsqu'il avait fait le tour de tout ça. Que recherchait il vraiment avec Sirion?